Football: bus caillassés, insultes, gaz lacrymogènes... un match U17 dégénère à Montpellier

Football: bus caillassés, insultes, gaz lacrymogènes... un match U17 dégénère à Montpellier

De la haine, déversée à l’aveugle, ainsi que des violences physiques et matérielles, tout aussi insupportables, ont assombri l’atmosphère d’un match de jeunes dans le sud de la France, le 3 février dernier. Les U17 du club de football de Seysses-Frouzins (Haute-Garonne) se souviendront longtemps de leur déplacement à Montpellier, dans le quartier du Petit Bard, un quartier populaire et sensible du nord-ouest de la capitale héraultaise.

Tout allait pour le mieux sur le terrain, d’après les acteurs de la rencontre. C’est depuis les tribunes que les premières menaces et des insultes racistes auraient été lancées. "D'entrée de jeu, on a été traités de 'racistes'. Il y a des moments j'ai entendu des 'mangeurs de jambon' 'mangeurs de cochon'. L'arbitre de touche a été traité de 'vendu' parce qu'il est d'origine algérienne'", rapporte à France Bleu Martin Dufon, l’entraîneur.

"Heureusement qu'on a perdu..."

"Ils étaient très hostiles. Ils nous ont traités de sales petits blancs et insulté tout le long du match", appuie le coprésident du club, Christophe Chiarello, présent sur place, auprès de nos confrères de La Dépêche. Des parents de joueurs auraient, eux, essuyé des tirs de gaz lacrymogènes. Le minibus prêté par la ville a lui aussi subi de lourds dégâts, avec des réparations estimées à un millier d’euros selon France 3: "C’est inadmissible, ce n’est plus du sport", s’indigne le maire de la ville de Seysses, Jérôme Bouteloup, contacté par la chaîne.

Christophe Chiarello ose à peine imaginer ce qui serait advenu si son équipe avait eu le malheur de l’emporter. "Ça va paraître un peu drôle ce que je vais dire, mais heureusement qu'on a perdu", confesse-t-il à France Bleu. Le président de l’USSF Gilbert Scafione fait savoir à France 3 qu'un courrier va être adressé à la ligue Occitanie afin que l'affaire soit portée en commission disciplinaire, en plus d’un dépôt de plainte.

Le club gardois de l’AS Rousson, dont le bus a lui aussi été caillassé au même endroit le samedi 3 février, a d’ores et déjà prévu d’attaquer la Ligue Occitanie, "car ils sont tenus de garantir la sécurité des joueurs, des officiels et des moyens de transport", indique son directeur sportif à Midi Libre.

Article original publié sur RMC Sport