Les folles nuits de la COP28

Dubaï, mieux que Cannes ? Jeudi soir, le roi Charles III donnait une grande réception. Vendredi, le milliardaire Ray Dalio servait des petits fours végétariens à bord de son yacht, tandis que la styliste Stella McCartney organisait une soirée avec Bank of America. Samedi, il y avait la fête du prince Albert II de Monaco et celle de Time Magazine, avec pour invitée d’honneur Chelsea Clinton.

Depuis quelques années, en décembre, c’est à la COP qu’il faut se montrer. Et la 28e du genre, à Dubaï – paradis (fiscal) des influenceurs –, prend parfois, le soir, des airs de grande fiesta.

Après la première COP, qui avait réuni 5 000 personnes à Berlin en 1995, les éditions suivantes tournaient autour de 10 000 participants. À Paris, en 2015, un cap a été franchi : 30 000 inscrits. Depuis, le compteur s’emballe. Cette année, plus de 100 000 personnes arborent le badge bleu, celui qui donne accès à la zone gérée par les Nations unies, réservée aux pourparlers officiels. Dans la zone verte, facilement accessible au public, le chiffre est quatre fois plus important.

Bien sûr, tout ce beau monde n’est pas venu que pour s’amuser. Les quelque 23 000 délégués des 197 pays (plus l’UE) sont là pour négocier. Les 14 000 lobbyistes tentent d’influencer les débats – la coalition Kick Big Polluters Out en a compté 2 456 liés à l’industrie des énergies fossiles. Quant à la grande majorité des inscrits, elle veut juste faire des affaires, pas forcément liées au climat. La COP est devenue “une sorte de foire commerciale”, résume un universitaire cité par le journal canadien The Globe and Mail.

“Les plus grands groupes du monde – Google, Microsoft, Bank of America – sont présents en force, confirme The Times. Des entrepreneurs en quête d’investisseurs se promènent entre les stands gigantesques et rencontrent leurs clients dans les bars et les restaurants de la ville. Par le passé, de nombreux participants arboraient un passeport diplomatique ou une banderole de protestation. Aujourd’hui, ils sont munis d’un chéquier.”

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