"Une folie": le pape François dénonce l'attitude des États-Unis envers les migrants à leur frontière sud

Le pape François a qualifié de "folie" l'attitude des États-Unis envers les migrants massés à leur frontière sud, ce dimanche 19 mai, au cours d'une interview sur la chaîne américaine CBS News.

"C'est de la folie. De la pure folie. Fermer la frontière et les laisser là (les migrants), c'est de la folie. Les migrants doivent être accueillis", a tonné le pape sur le programme "60 minutes".

"Ensuite, vous voyez ce que vous allez faire (du migrant). Peut-être que vous devrez le renvoyer, je ne sais pas, mais chaque cas doit être pris en considération avec humanité", a-t-il lancé. Le souverain pontife a également critiqué la fermeture par l'État du Texas d'une association caritative catholique qui offrait une aide humanitaire aux arrivants.

"La globalisation de l'indifférence"

De nombreux migrants, principalement partis d'Amérique centrale ou du Venezuela, fuient chaque année la pauvreté et les troubles dans leurs pays pour venir aux États-Unis. En vue de l'élection présidentielle américaine de novembre, le sujet est au coeur des débats, poussé notamment par le candidat républicain Donald Trump, qui affrontera le président démocrate sortant Joe Biden.

"La globalisation de l'indifférence" envers les migrants "est une maladie très laide", a encore déclaré François.

Lors de cette interview de plus d'une heure, le pape de 87 ans a aussi évoqué le thème de l'homosexualité, alors que des évêques conservateurs américains lui reprochent ses positions.

"Bénir chaque personne, pourquoi pas? La bénédiction est pour tous", a dit le pape François, qui milite pour plus d'ouverture. Ce dernier a par ailleurs évoqué des violences sexuelles au sein de l'Église, lui qui insiste sur la conduite d'une politique de "tolérance zéro" après plusieurs scandales.

"Malheureusement, la tragédie des abus est énorme", a-t-il déploré sur CBS. "Lorsqu'il y a une affaire d'un religieux ou d'une religieuse qui commet des abus, la pleine force de la loi s'abat sur eux", a-t-il affirmé.

Article original publié sur BFMTV.com