« Les Flammes » : les « Victoires de la musique » du rap se dévoilent

La première édition des Flammes se tiendra le 11 mai 2023 au théâtre du Châtelet.
Twitter capture d’écran La première édition des Flammes se tiendra le 11 mai 2023 au théâtre du Châtelet.

MUSIQUE - Un coup de pouce pour la visibilité et la légitimité. La première édition des Flammes, la cérémonie pour récompenser les acteurs de la culture populaire, se tiendra le 11 mai 2023 au théâtre du Châtelet à Paris. L’initiative organisée par trois acteurs du secteur, YARD, Booska-P et Smile, est très attendue par l’industrie du rap souvent mal ou trop peu représentée dans les cérémonies plus « traditionnelles », comme les Victoires de la musique.

Lors d’une conférence de presse qui s’est tenue ce lundi 10 octobre en compagnie des organisateurs Amadou Ba, Yoan Prat, Tom Brunet et Galo Diallo, des précisions ont été révélés concernant cet événement.

Un vote transparent et éthique

Les organisateurs ont voulu un vote transparent et éthique. « Ce sera le plus éthique possible, on vous donnera la plus grande visibilité sur le process […] Il y a beaucoup trop de cérémonies où le système de vote est opaque. Nous, c’est vraiment un enjeu que les gens comprennent, ne pensent pas que ce sera juste les potes de Yard », ont-ils expliqué pendant la conférence de presse.

Le vote comporte trois étapes, la première est gérée par les labels, producteurs et managers sélectionnés, qui devront choisir et inscrire des candidats dans une ou plusieurs catégories. Des critères devront être respectés. Ensuite, viendra la phase de présélection par une cinquantaine de journalistes de médias spécialisés et généralistes. Ils auront 72 heures pour faire leur top 10.

Enfin, ce sera le tour du vote du jury et du public, réparti équitablement à 50% chacun. Les deux parties devront établir un top 3. Pour la transparence, les noms des jurés, 24 professionnels, seront dévoilés après les votes. Le public aura lui accès à une plateforme digitale et « ludique » pour voter.

La revanche a sonné

Pour décrire leur événement, les organisateurs ont décidé d’utiliser les mots « cultures populaires », un choix logique selon eux. « C’est la culture qui domine aujourd’hui et depuis un moment. Il n’y a qu’à regarder le rap au sein du Top 50 Spotify, c’est criant. Cette culture est devenue globale et elle influence la culture au sens général aujourd’hui », a précisé Hamad Ba, co-fondateur de Booska-P.

De fait, un coup d’œil au top 50 de Spotify le montre très bien, on y retrouve des artistes comme Jul, Lomepal Gazo, Niska, Ninho… Au micro de BFMTV, Yoan Prat co-fondateur de YARD, reconnaît « qu’il y a eu des frustrations de représentativité des autres cérémonies […] », mais explique que la cérémonie n’a pas été créée « en opposition à quelque chose ».

À titre d’exemple, les Victoires de la musique sont régulièrement critiquées par les artistes eux-mêmes. À l’occasion de la cérémonie de 2022, le slameur Grand Corps Malade s’était dit déçu de ne pas faire partie des nommés après le succès de son album. Cette même année, c’est le rappeur SCH, qui avait remporté le trophée de l’album le plus streamé, la seule récompense qui ne fait pas l’objet d’une pré-sélection par l’Académie. « Je vous l’avoue, je suis un peu gêné ce soir de tenir cette Victoire-là dans mes mains, sans les (les rappeurs, ndlr) voir ici assis en face de moi […] », avait-il souligné en recevant son prix.

Pour le moment, la cérémonie des Flammes sera seulement diffusée en ligne, en direct du théâtre du Châtelet. Le même lieu que pour les César et le Ballon d’or. Une cérémonie « 100 % digitale pour que ce soit accessible à tous et gratuit. »

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