Flamme olympique: une simple amende pour un homme condamné pour apologie du terrorisme ayant violé une mesure d'entrave

"Je voulais aller me chercher un sandwich"... Un homme arrêté jeudi en marge du passage de la flamme olympique à Bordeaux, dans une zone qui lui était interdite pour cause d'antécédents d'apologie du terrorisme, a été condamné lundi à 600 euros d'amende.

Le parquet avait requis cinq à six mois de prison ferme, à purger sous bracelet électronique, contre ce jeune homme âgé de 23 ans, déjà condamné pour propos pro-djihadistes, qui comparaissait libre devant le tribunal correctionnel.

"J'étais conscient que j'étais en infraction"

Début mai, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait dévoilé une "stratégie d'entrave" à l'encontre de la "mouvance islamiste et jihadiste" en amont et pendant les Jeux olympiques, incluant visites domiciliaires et mesures individuelles de contrôle administratif et de surveillance (Micas) pour les personnes "condamnées pour faits de terrorisme ou fortement radicalisées".

Objet d'une telle mesure, le prévenu décrit par le ministère de l'Intérieur comme "particulièrement surveillé" et "issu de la mouvance islamiste", avait obligation de pointer au commissariat le jour du passage de la flamme. Après avoir satisfait à cette obligation jeudi soir, à l'heure où s'achevait le relais, il s'est dirigé vers le centre-ville de Bordeaux, qui lui était interdit.

"J'étais conscient que j'étais en infraction mais vu l'heure qu'il était, la flamme était déjà partie", s'est défendu le prévenu à l'audience, expliquant sa présence par son envie de "manger un kebab".

Frédérique Porterie, procureure de la République à Bordeaux, a rappelé que le prévenu avait déjà été "condamné à deux reprises pour des faits graves", dont une peine de prison ferme en 2022. "Il connaissait les règles du jeu", a-t-elle fait valoir. "La justice doit être un élément d'autorité, il ne faut pas brandir de sabre de bois."

Me Elena Badescu, avocate de la défense, a salué une "sanction adaptée à l'infraction reprochée", d'"une gravité toute relative" selon elle.

Un autre prévenu visé par une "Micas" et interpellé jeudi à Pessac (Gironde) dans le périmètre de passage de la flamme, jugé lundi dans la soirée, a été condamné pour sa part à 960 euros d'amende. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur publié vendredi, 77 mesures de ce type sont en cours.

Article original publié sur RMC Sport