Et finalement… un accord inespéré à la COP28

Les occasions de se réjouir sont rares. Alors, ne boudons pas celle-ci. Hier, après deux semaines de réunions et une dernière nuit d’intenses négociations, près de 200 pays se sont mis d’accord sur un texte appelant à “transitionner hors des énergies fossiles”. C’est la toute première fois, dans le cadre du processus des Nations unies sur les changements climatiques, que les États reconnaissent collectivement la nécessité de renoncer au pétrole, au gaz et au charbon, dont la combustion représente l’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre.

“Certes, personne ici n’y trouvera le reflet parfaitement fidèle de ses positions, mais ce document envoie un signal très fort au monde, c’est incontestable”, a déclaré John Kerry, l’envoyé spécial à Dubaï du président américain, Joe Biden. “C’était le meilleur accord réellement envisageable d’un point de vue politique, affirme à Wired Jennifer Allan, spécialiste des relations internationales à l’université de Cardiff, et invitée de la COP28. Tous les pays signataires se retrouvent plus ou moins au même niveau de mécontentement.”

À défaut d’être historique, cet accord est inespéré. D’autant plus qu’il a été conclu dans un État pétrolier, Dubaï, cinquième producteur mondial d’or noir, et sous la houlette controversée du PDG de la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis, Sultan Al-Jaber. Autant dire que personne, ou presque, il y a quelques semaines, n’imaginait qu’on puisse inscrire la sortie des énergies fossiles dans un document de clôture de cette COP. D’ailleurs, ce n’est pas exactement ce qui est prévu.

Néanmoins, comme le souligne Mohamed Adow, du groupe de réflexion Power Shift Africa, dans The Guardian, “en trente ans de négociations sur le climat, c’est la première fois que les termes ‘énergies fossiles’ figurent dans le texte final d’une COP. Il n’y aura pas de retour en arrière possible, et les prochaines COP viendront encore serrer la vis aux énergies sales.”

Jake Schmidt, directeur stratégique de l’organisme de protection Natural Resources Defense Council, ne dit pas autre chose dans The New York Times : “Les industries des énergies fossiles sont officiellement notifiées que leur vieux modèle économique arrive à expiration.”

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