Fin de vie: le député LR Aurélien Pradié favorable, "pour l'heure", au texte

Au sein du parti Les Républicains, Aurélien Pradié fait souvent montre de sa singularité. Nouvelle illustration avec le projet de loi sur la fin de vie, qui arrive dans l'hémicycle ce lundi 27 mai avec des débats promettant d'être ultra-sensibles sur la création d'une aide à mourir pour certains patients.

Si des élus de son camp ont affiché leurs réticences, le député du Lot semble parti pour s'inscrire une nouvelle fois à contre-courant.

"Pour l’heure, mon cheminement me porte à voter le texte", déclare-t-il dans une interview à Libération publiée ce dimanche. "Laisser le moindre de nos concitoyens, même s’ils sont peu nombreux, dans une forme de détresse abyssale face à la mort et la souffrance absolue serait une lâcheté que je refuse."

Si des élus de droite plaident plutôt pour un renforcement des soins palliatifs, Aurélien Pradié juge que "l'incurie de l'État" dans ce domaine "ne peut pas être un prétexte pour ne pas traiter la question de la fin de vie".

"Garanties fondamentales"

Néanmoins, "ce texte ne pourra être voté que si chacun trouve des garanties fondamentales", prévient le parlementaire de 38 ans.

Lesquelles? "L’objectif est d’apporter une réponse lorsque la situation est irrémédiable et que le patient lui-même a pris sa décision de manière libre et éclairée", précise le trublion de la droite. Concernant l'aide à mourir, il dit tenir "absolument à la notion de 'pronostic vital engagé à court ou à moyen terme' qui doit demeurer dans le texte de loi."

Ce point clé a justement été réécrit en commission spéciale, les députés lui préférant la condition d'affection en "phase avancée ou terminale", contre l'avis du gouvernement. Cette mesure pourra être amenée, comme d'autres points faisant débat (directives anticipées, administration de la substance létale...), à être modifiée lors des débats.

"Risque humain"

Chantre d'une droite sociale et populaire, Aurélien Pradié s'était distingué en s'opposant à la réforme des retraites contre l'avis du groupe - ce qui lui avait valu son poste de co-numéro deux du parti. Mais la situation est différente cette fois-ci: les députés LR disposeront d'une liberté de vote.

"Le doute accompagne encore nombre d’entre nous. C’est une bonne chose. Ce n’est pas un texte à risque politicien, mais à risque humain", salue Aurélien Pradié.

Article original publié sur BFMTV.com