La filière roumaine des faux dentistes inquiète en Belgique
La Belgique compte de plus en plus de médecins d’origine étrangère, et il en va de même pour les dentistes. “Près de la moitié des nouveaux dentistes disposent d’un diplôme étranger, explique De Standaard. Les plus courants sont les diplômes roumains.”
“Or cela ne pose pas uniquement des problèmes d’ordre linguistique”, alerte le quotidien flamand de référence en une de son édition du 23 août. “D’après l’Association flamande des dentistes (VBT), les praticiens dotés d’un diplôme roumain n’ont, bien souvent, pratiquement aucune connaissance de la dentisterie.”
En Roumanie, il existe “des écoles privées où l’on peut obtenir un diplôme contre paiement”, affirme le président de l’association, Frank Herrebout, ce qui constituerait “un raccourci pour des ressortissants extra-européens souhaitant s’installer en Europe, et dans ce cas-ci en Belgique”.
Homologation automatique
Comme tous les candidats dentistes, ces praticiens passent devant une commission d’agrément dans laquelle siègent notamment des membres de l’Association flamande des dentistes. Bien souvent, “ils ne sont pas en mesure de répondre aux questions les plus simples”, dit Frank Herrebout.
“Non seulement ils ne parlent parfois pas un mot d’anglais, mais en plus ils ne connaissent rien à la matière.”
Ils sont pourtant titulaires d’un diplôme et, comme la Roumanie appartient à l’Union européenne, celui-ci est automatiquement homologué. “La seule chose que la commission peut leur imposer, c’est un stage pratique dans un établissement belge, ajoute le président de la VBT. Mais même là ils n’ont pas de connaissances suffisantes pour garantir aux patients des soins de qualité.”
L’Institut national d’assurance-maladie-invalidité (Inami) le confirme au Standaard : “Il existe un problème d’exercice illégal de la profession de dentiste par des étrangers. Souvent, ces cas s’accompagnent d’émissions de factures de soins dentaires frauduleuses adressées à l’assurance-maladie.” Dans un rapport que le quotidien flamand a pu consulter, l’Inami fait état de 27 cas de “fraude intentionnelle” au cours des cinq dernières années – un nombre probablement sous-estimé, précise lui-même l’institut.
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