Yahoo Actualités Figure du handisport, Michaël Jeremiasz rappelle à Emmanuel Macron sa promesse de remboursement des fauteuils roulants
La promesse date du 26 avril 2023. A l'occasion de la 6e Conférence nationale du handicap, Emmanuel Macron présente ce jour-là une série de mesures pour améliorer la vie quotidienne des personnes en situation de handicap, dont une enveloppe d'un milliard et demi d'euros afin de rendre plus accessibles les lieux publics.
"Les fauteuils roulants, dont les délais d’obtention sont si longs, seront remboursés intégralement en 2024", explique notamment le président de la République. Ces annonces sont alors accueillies fraîchement par les associations, qui saluent quelques "avancées" tout en dénonçant un "manque d’ambition" global.
Un peu plus de huit mois plus tard, Michaël Jeremiasz ne cache pas son inquiétude. Dans une interview accordée ce vendredi à franceinfo, l'ancien numéro un mondial de tennis en fauteuil, chef de mission de l'équipe de France pour les Jeux paralympiques de Paris 2024 (28 août-8 septembre), met la pression et exhorte Emmanuel Macron à tenir ses engagements, en particulier sur le remboursement intégral des fauteuils roulants en 2024.
"Une goutte d'eau dans le budget de la Sécurité sociale"
"Ce serait un vrai problème de ne pas tenir cette promesse. C'est une année olympique et paralympique, des fonds ont été débloqués. En réalité, 80% des utilisateurs de fauteuils roulants sont des personnes âgées et souvent avec des fauteuils de location. Rembourser 60.000 fauteuils, c'est une goutte d'eau dans le budget de la Sécurité sociale", dit-il.
Figure du tennis handisport et quadruple médaillé paralympique, Jérémiasz pointe la réalité des prix: un fauteuil roulant électrique, c'est plus de 30.000 euros. Un fauteuil roulant manuel sur mesure, c'est au moins 7000 euros. "Quand vous êtes sous le seuil de pauvreté avec uniquement l'allocation adulte handicapé qui est de 900 euros et que vous n'avez pas les moyens d'avoir une mutuelle, vous faites des cagnottes Leetchi", souligne-t-il.
Sur le chantier de l'accessibilité, notamment dans les transports, Jeremiasz note là encore "du retard". "Ce n'est pas satisfaisant en 2024 que les personnes n'aient pas les mêmes droits et les mêmes libertés que des personnes valides", regrette-t-il.
