Un Festival d’Avignon combatif contre l’extrême droite

Dès l’annonce des résultats du premier tour des législatives, le ton était donné. “La responsabilité historique du Festival d’Avignon l’oblige à réagir face au danger d’un gouvernement français d’extrême droite […]” en organisant une nuit de résistance et de débats, dans la nuit du 4 au 5 juillet, a annoncé sur scène le directeur du festival, le Portugais Tiago Rodrigues. Des paroles qui ont “eu un gros retentissement” dans le public, relate El País. Ce qui n’a rien d’étonnant pour un tel événement, estime le journal espagnol.

“En effet, il fallait s’attendre à une prise de position politique très claire de la part d’un festival qui a toujours été financé sur fonds publics, quel que soit le gouvernement, et que les Français considèrent comme l’un des joyaux de leur culture. Ce n’est pas un hasard s’il s’agit du rendez-vous théâtral contemporain le plus important d’Europe.” Un rendez-vous qui se veut ouvert sur le monde, en mettant par exemple la langue espagnole à l’honneur de cette 78e édition, qui s’étend du 29 juin au 21 juillet, avec un tiers des spectacles programmés qui se joueront en espagnol.

Un modèle pour d’autres pays

Si l’événement “est intouchable, c’est précisément parce qu’il incarne les valeurs sur lesquelles repose la culture française”, juge El País, qui rappelle qu’il a toujours été une caisse de résonance des enjeux sociaux et politiques. Fondé en 1947, dans l’ère de reconstruction culturelle de l’après-guerre, le Festival d’Avignon a été le théâtre de mobilisations et de prises de position marquantes tout au fil de son existence, comme, en 2014, celle d’Olivier Py, son directeur à l’époque, qui avait menacé de déplacer le festival dans une autre ville si l’extrême droite remportait les municipales.

Cette année, la mobilisation dans les rues de la cité des Papes prend forme par de petites manifestations contre le Rassemblement national. Le point culminant étant cette “nuit de résistance” à laquelle participent des artistes comme Joey Starr ou Jeanne Balibar.

[...] Lire la suite sur Courrier international

Sur le même sujet :