"Ferme ta gueule": Marleix estime que Mélenchon "ne mérite pas grand-chose de plus"

Visiblement, la sortie du président du Sénat Gérard Larcher (LR), qui a demandé ce mercredi au leader insoumis Jean-Luc Mélenchon de "fermer" sa "gueule", plaît à sa famille politique. Du moins, les responsables de la formation de droite ne la dénoncent aucunement.

Invité de Sud Radio ce jeudi 7 décembre, le patron des députés Les Républicains, Olivier Marleix, semble un poil moins enthousiaste qu'Éric Ciotti, président du parti, à l'égard de cette séquence très remarquée, mais, comme lui, il ne prend aucune distance avec son collègue.

"Le très sage Gérard Larcher"

"Si j’étais Jean-Luc Mélenchon, je pense que ce serait dans le registre normal de mon vocabulaire", élude-t-il dans un premier temps. "C'est lui le sujet", insiste Olivier Marleix, après une relance de Sud Radio, avant de répliquer à une nouvelle question en renvoyant encore la responsabilité à l'insoumis:

"Pour arriver à faire sortir le très sage Gérard Larcher de ses gonds, il faut quand même avoir franchi quelques bornes et c’est, à l’évidence, le cas de monsieur Mélenchon."

Le parlementaire tente de faire de cette séquence un non-sujet. "Le roi d'Espagne Juan Carlos avait dit 'callate' ("tais-toi" en espagnol, NDLR) à Chavez", fait-il remarquer, concluant que "ça arrive à des gens très bien de parler crûment face à des provocateurs".

"Imaginez si l'un de nous disait ça"

"Por que no te callas" ("Pourquoi tu ne te tais pas?" en espagnol, NDLR) avait lancé Juan Carlos Ier en 2007 à Hugo Chavez, alors président du Vénezuela, lors d'un sommet ibéro-américain, à Santiago après plusieurs interruptions de ce dernier au cours du discours du chef du gouvernement d'Espagne, José Luis Rodriguez Zapatero.

Finalement, "monsieur Mélenchon ne mérite pas grand-chose de plus", conclut Olivier Marleix. Tout juste, juge-t-il que "c'est plus joli en espagnol", même si l'expression "callate" ne signifie pas exactement la même chose que "ferme ta gueule".

Après les déclarations de Gérard Larcher, les insoumis ont dénoncé une différence de traitement. "Imaginez si Mélenchon ou l'un de nous disait ça, la bronca politique et médiatique qu’il y aurait aussitôt. Mais quand elles viennent des bourgeois, la vulgarité et l’insulte sont autorisées", s'est indignée la députée Nathalie Oziol sur X (anciennement Twitter).

Avant de s'en prendre vertement à Jean-Luc Mélenchon sur RTL, Gérard Larcher a dénoncé au préalable les propos de l'insoumis concernant l'éditorialiste Ruth Elkrief, qu'il avait qualifiée de "manipulatrice" et de "fanatique". "Vous lui dites quoi ce matin?" Tais-toi?", lui a ensuite demandé RTL, avant qu'il ne réponde: "Oui, ferme ta gueule!".

Article original publié sur BFMTV.com