Yahoo Actualités Et si les femmes prenaient le pouvoir ? C'est dans l'électrisante nouvelle série SF de Prime Video !
De quoi ça parle ?
Dans un monde parallèle, toutes les femmes développent le pouvoir d'électrocuter les individus à leur guise. Elles deviennent potentiellement des machines à blesser voire tuer en libérant des secousses électriques du bout des doigts...
Le Pouvoir, une série créée par Naomi Alderman avec Toni Collette, Halle Bush, Ria Zmitrowicz, John Leguizamo... Épisodes vus : 6 sur 9
C'est avec qui ?
Le Pouvoir aborde son histoire tentaculaire à travers une demi-douzaine de personnages principaux et presque autant de pays. Allie Montgomery (Halle Bush) a passé sa vie à lutter pour survivre dans le système des familles d'accueil du sud des États-Unis, évitant au passage les mauvais traitements. Son don et la voix qu'elle entend dans sa tête la poussent à se réinventer en tant que leader religieux.
Roxy Monke (Ria Zmitrowicz) est la fille illégitime d'un parrain du crime londonien. Meurtrie après une perte traumatisante, elle espère que le pouvoir va lui permettre de gagner enfin le respect de son père.
Tatiana Moskalev (Zrinka Cvitesic) est une ancienne gymnaste devenue l'épouse d'un dictateur d'Europe de l'Est, qui aspire à la liberté et à son propre pouvoir.
Margot Cleary-Lopez (Toni Collette) est la maire démocrate de Seattle, dont la fille Jos (Auli'i Cravalho) est l'une des premières jeunes femmes à développer le pouvoir en question.
Tunde Ojo (Toheeb Jimoh), l'un des principaux personnages masculins de l'histoire, est un journaliste nigérian qui parcourt le monde pour rendre compte des bouleversements qui se produisent dans les pays traditionnellement oppressifs pour les femmes et dont les citoyennes s'élèvent pour forger un monde différent.
Ça vaut le coup d'œil ?
Il n'est pas facile d'être une femme encore aujourd'hui dans le monde. Y compris en Occident où certains états des États-Unis font en sorte de faire reculer les acquis durement obtenus par les mouvements luttant pour les droits des femmes.
C'est donc le moment idéal pour une série comme Le Pouvoir, une adaptation du best-seller éponyme de Naomi Alderman. Il s'agit d'un récit à la fois édifiant et dystopique sur le genre, l'oppression et la violence qui pose des questions prégnantes sur les rapports femmes-hommes et les sociétés dans lesquelles nous évoluons.
Le Pouvoir dresse le constat de cet état de fait et propose un contrepoint à l'autre série qui dénonce les violences exercées envers les femmes, The Handmaid's Tale. Avec une différence notable cependant : si le point de vue est résolument féministe, et la rage frémissante, ses descriptions de l'oppression et de la violence sont plus largement édulcorées.
À travers plusieurs histoires qui se croisent, Le Pouvoir suit la révolution qui s'opère au moment où les adolescentes du monde entier développent un nouvel organe leur permettant de produire de l'électricité à partir de leurs doigts. Elles peuvent en plus transmettre leur pouvoir aux femmes plus âgées. Avec la capacité de tuer ou de guérir, ces filles vont changer le monde.
Devant cette série, on ne se demande pas si les structures qui soutiennent le patriarcat vont s'effondrer ; les seules questions qui se posent, c'est "quand" et "comment".
Si un groupe opprimé depuis longtemps dans de nombreuses régions du monde acquiert soudain la capacité de se défendre, si les femmes n'ont plus à craindre la menace de violence physique de la part des hommes, à quoi ressemblerait alors le monde ?
Avec son récit mondialisé, la série a parfois du mal à suivre le rythme. La narration est lente à démarrer, ce qui donne l'impression que la situation de jeunes femmes développant un nouvel organe, qui va changer le monde, est moins importante qu'elle ne l'est. Un mal nécessaire pour d'abord aborder les récits personnels des protagonistes et explorer le large éventail d'expériences qui découlent de ce pouvoir.
La façon dont les histoires de ces personnages s'entrecroisent est bien expliquée, mais on a le sentiment troublant que la série pourrait faire plus pour souligner l'urgence de cette crise qui se développe rapidement et de cette guerre des sexes qui s'annonce. Mais on devine tout le potentiel d'une formidable série qui s'épanouirait sur plusieurs saisons.
Le Pouvoir devient passionnante quand elle commence à poser les questions qui fâchent sur la façon dont ces nouvelles capacités ont changé à la fois les femmes qui les possèdent et les hommes de leur vie.
La présence d'un influenceur anonyme et radical sur YouTube qui encourage les hommes à s'élever contre les femmes et à reprendre la place qui leur revient dans le monde résonne aussi tristement avec notre époque.
Il est honnêtement difficile de ne pas apprécier la puissance cathartique que représente le fait de voir des femmes maltraitées et opprimées récupérer enfin ce qui leur appartient : les Saoudiennes se révoltent dans les rues de Riyad, les victimes d'abus et de trafics sexuels se retournent violemment contre leurs oppresseurs, les jeunes femmes tentent de s'enseigner mutuellement les meilleures façons d'utiliser leurs nouvelles capacités pour se protéger, les gouvernements corrompus sont renversés au profit de matriarcats.
C'est galvanisant de voir des femmes avoir la chance de vivre une vie libérée de la peur des hommes qui les entourent, de marcher dans une rue la nuit sans serrer leurs clés de voiture entre leurs doigts, de dire non à un homme qui leur demande de sourire et d'être enfin elles-mêmes.
Les trois premiers épisodes de la série Le Pouvoir sont disponibles sur Prime Video dès le vendredi 31 mars, puis un nouvel épisode sera proposé chaque semaine.
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