Il faut mettre fin à l’“inexcusable” dépendance au gaz russe de l’Autriche !

“L’Autriche a longtemps pratiqué le parasitisme dans le commerce du gaz, et jusqu’à preuve du contraire, elle n’a pas renoncé à ses habitudes.” Près de deux années après le début de l’invasion russe de l’Ukraine, Der Standard a enquêté sur les importations d’hydrocarbures de la république des Alpes. Le résultat est sans appel : “aucun autre pays d’Europe occidentale ne s’appuie autant sur un seul et unique fournisseur d’énergie – à savoir la Russie”.

En décembre 2023, les livraisons russes représentaient 98 % des importations de gaz naturel du pays, d’après des données gouvernementales.

Le journal de gauche dénonce l’“opportunisme” de l’énergéticien OMV, une entreprise dont l’État autrichien est actionnaire. “Grâce à ses contrats à long terme avec le fournisseur russe Gazprom, OMV achète son gaz à des prix relativement raisonnables, avant de le revendre au tarif fixé par la bourse, nettement plus élevé.” Une pratique à contre-courant de celles de la plupart des autres pays européens.

Des liens historiques avec Moscou

“Cette attitude parasite a commencé dans les années 1960, précise le quotidien viennois. Grâce à sa proximité géographique avec le bloc de l’Est, l’Autriche était alors, via OMV, le premier acheteur de gaz soviétique.” La relation particulière avec Moscou a ensuite continué après la guerre froide, avec le soutien des dirigeants autrichiens.

Pour Der Standard, la guerre en Ukraine aurait dû les alerter sur l’importance de mettre fin à ce système, que le média considère “dangereux” en raison des risques de chantage du Kremlin. Mais “jusqu’à récemment encore, la classe politique autrichienne et une partie des représentants du secteur de l’énergie misaient sur une fin rapide de la guerre en Ukraine”.

Contrairement à leurs voisins allemands, ils n’ont donc pas cherché d’alternative – une attitude jugée “inexcusable”. Le titre appelle l’Autriche à changer de politique au plus vite. “Évidemment, se détacher du gaz russe a un coût. Mais c’est le prix à payer pour se prémunir contre le risque d’interruption des livraisons.”

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