"On est fatigués mais on va continuer", reportage avec des secouristes à Antakya

Sept jours après le puissant séisme de magnitude 7,8 et ses répliques qui a dévasté le sud de la Turquie et le nord ouest de la Syrie, retrouver des survivants relève peu à peu du miracle. Notre envoyée spéciale Anelise Borges a accompagné l'équipe des pompiers de Konya, l'un des groupes de secouristes qui œuvre jour et nuit pour retrouver les victimes de cette catastrophe.

Dimanche 12 février, elle a assisté au sauvetage d'une jeune Syrienne de 25 ans, après 140 heures passées sous les décombres par un froid glacial. Une opération encourageante pour ces hommes et femmes qui travaillent sans relâche : "Je suis très heureux que nous ayons trouvé un autre survivant. Nous espérons en trouver d'autres bientôt. J'espère que nous trouverons d'autres vies dans ce bâtiment. Nous allons continuer à travailler. Nous ne nous arrêterons pas.", lui a témoigné Abid Zengin, l'un des pompiers de l'équipe de Konya.

Après cette opération délicate, ces secouristes ont continué la nuit suivante, leur cinquième d’affilée. Le groupe venu de la ville turque de Konya dans l’ouest, vers celle dévastée d’Antakya dans le sud, passe d’un site de recherche à un autre, sans s'octroyer de pause.

Leur détermination est forte, car à la lumière du jour, l'ampleur des dégâts causés par les deux grands tremblements de terre est impressionnant, même pour les plus expérimentés. "C'est un cauchemar", admet l'un d'entre eux.

Leurs efforts ont déjà permis à plus de 160 personnes d’être secourues. Et sept jours après les puissants séismes, ils promettent de ne rien lâcher.

Devant les ruines d'un bâtiment, un membre de l'équipe témoigne, "Le bâtiment où l'on se trouve a un survivant. Notre chien de recherche et de sauvetage, Gece, travaille. On va poursuivre notre opération en fonction des informations que l'on reçoit. On est musulman. On ne perd jamais espoir. On ne cesse jamais de faire confiance à Dieu. On continue de trouver des survivants même après un très très long moment".

Selon l’agence turque chargée des catastrophes naturelles, près de 32 000 personnes sont mobilisées pour ces opérations, ainsi que plus de 8 000 secouristes étrangers.

Les sauvetages miraculeux comme celui de Fatma sont de précieuses nouvelles pour une population profondément marquée par cet événement au bilan humain déjà très lourd.