Fascinants et fragiles coraux

Au printemps dernier, les coraux du monde entier subissaient un phénomène de blanchissement massif, le quatrième depuis 1985, les précédents remontant à 1998, 2010 et 2016. Le blanchissement est le signe que le corail a expulsé les microalgues qu’il héberge habituellement en réaction à un stress thermique. Sans microalgues, les coraux blanchissent et leur nutrition est compromise. Ces épisodes, dus à la hausse de la température de l’eau de mer, peuvent donc entraîner le dépérissement de ces splendides animaux marins.

Le magazine Sciences Advances leur offre sa couverture du numéro du 28 juin avec un magnifique cliché pris en Micronésie. Dépourvue de titre, cette une appelle à l’émerveillement mais aussi à la prise de conscience. “Les récifs coralliens nourrissent plus d’un milliard de personnes”, rappelle l’hebdomadaire spécialisé. “Mais des vagues de chaleur sans précédent sont dévastatrices pour ces écosystèmes si cruciaux.

Dans le contexte actuel de réchauffement climatique, il est important de pouvoir identifier les récifs les plus exposés et ceux qui pourraient mieux résister au blanchissement. C’est ce qu’ont fait Camille Mellin, de l’université d’Adélaïde, en Australie, et d’autres chercheurs, signataires d’un article scientifique publié à l’intérieur du magazine.

Ils montrent que “d’ici à 2080 [il devrait y avoir] un décalage du début du blanchissement des coraux de la fin de l’été au printemps dans la plupart des régions de récifs coralliens”, écrivent-ils. En conséquence, il y aura un “chevauchement du blanchissement des coraux avec des étapes clés du cycle de vie des coraux, notamment la ponte”, ce qui pourrait aboutir à des dommages irréversibles sur les populations de coraux.

Mais les chercheurs ont aussi mis en évidence l’existence de “refuges climatiques potentiels”, c’est-à-dire de zones où, grâce aux courants marins notamment, les coraux seront beaucoup moins soumis à un stress thermique.

Reste une inconnue, qui pourrait offrir un avenir moins funeste aux récifs coralliens : leur capacité à s’adapter à de l’eau chaude, voire très chaude.

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