Un «Fantasme» bien tordu !

C’est un quatuor comme on les aime. Deux couples d’aujourd’hui avec enfants et routine. Une amitié de longue date, une lucidité un peu fataliste sur la longévité du couple. Le désir qui baisse, la douce habitude, parfois l’indifférence. Mais l’un des quatre est romancier, et le voilà qui se lance dans la description de l’amour fou entre un senior et une stagiaire ; on se demande d’où lui viennent ses scènes torrides… Quand son épouse lit le manuscrit du «Fantasme», elle se dit que c’est trop réaliste pour être honnête.

C’est le point de départ de ce boulevard moderne très bien joué par des comédiens tous ultra-solides. Une très bonne alchimie entre ces personnalités fortes avec des expériences multiples : l’irrésistible Raphaëlle Cambray (très remarquée cet été dans «Le Petit Coiffeur» nommé aux Molières) est aussi metteur en scène, tout comme Noémie de Lattre, également humoriste à succès («Féministe pour hommes», «Dix pour cent»), l’une et l’autre imposent leur autorité ironique et démultipliée à des hommes plutôt gênés aux entournures. L’écrivain incarné par l’acteur et animateur Cyrille Eldin, a une énergie débordante et une formidable fluidité dans le verbe. Son copain, Arnaud Gidoin, lui aussi très drôle dans le genre «courage fuyons», apporte un contrepoint parfait aux insinuations et rétablissements in extrémis.

D’ailleurs, dans cette pièce, on est toujours au bord ...


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