Face au risque de cyberattaque, la Marine nationale s’équipe de sextants

Patrick Lorho est le dernier fabricant de sextants en France.   - Credit:Clément Machecourt
Patrick Lorho est le dernier fabricant de sextants en France. - Credit:Clément Machecourt

C'est un objet que l'on pourrait croire condamné à appartenir au passé, battu par l'incontournable GPS. Et pourtant, le sextant s'offre une seconde jeunesse. En plein cœur de la campagne normande, à Saint-Vincent-du-Boulay (Eure), Patrick Lorho, regard rieur et moustache imposante, assemble cet objet de précision, composé d'une quarantaine de pièces, depuis 1990 toujours avec passion.

Inventé dans les années 1730, le sextant permet de déterminer sa position grâce aux astres. En alignant, via un jeu de miroirs, le soleil ou les étoiles avec l'horizon, un limbe gradué et un tambour donnent un degré et des secondes, qu'il faut ensuite reporter sur une carte marine. « En fonction de la maîtrise du sextant, on peut atteindre une précision de l'ordre d'une centaine de mètres », assure l'artisan.

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Un sextant Happy

Après avoir débuté dans une entreprise de fabrication de ventilateurs, Patrick Lorho entre dans l'entreprise familiale Poulin-Blanchet, qui fabrique à l'époque « la Rolls-Royce du sextant ». Il prend la relève en fondant son entreprise, Concept productique industriel (CPI), en 1997. Mais son activité est au ralenti à la fin des années 1990, marquée par la démocratisation du GPS.

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