Face à Tucker Carlson, Vladimir Poutine ironise sur le sabotage des gazoducs Nord Stream

Le président russe était interrogé ce jeudi 8 février par l’ancien animateur américain star de Fox News, Tucker Carlson.
Tucker Carlson Network Le président russe était interrogé ce jeudi 8 février par l’ancien animateur américain star de Fox News, Tucker Carlson.

INTERNATIONAL - Une blague et un rire, qui prouvent que Vladimir Poutine était plutôt détendu pour sa première interview avec un journaliste occidental depuis le début de la guerre en Ukraine. Le président russe était interrogé jeudi 8 février par l’ancien animateur américain star de Fox News, Tucker Carlson, peu critique envers Moscou. Vladimir Poutine a profité de cet interlocuteur favorable pour glisser une petite blague.

Vladimir Poutine face à Tucker Carlson : pourquoi cette interview fait grand bruit avant même sa diffusion

Comme vous pouvez l’entendre ci-dessous, le journaliste conservateur, proche de Donald Trump, a questionné le chef du Kremlin sur l’affaire du sabotage des gazoducs Nord Stream en septembre 2022.

« Qui a fait exploser Nord Stream ? », lui a-t-il demandé. « C’est vous », lui a répondu Vladimir Poutine avec un sourire en coin. Dans un rire gêné, Tucker Carlson a poursuivi : « J’étais trop occupé ce jour-là. Je n’ai pas fait exploser Nord Stream ». « Vous avez personnellement un alibi, mais la CIA n’en a pas », a alors rétorqué le président russe, plus sérieusement.

L’affaire de l’explosion des gazoducs Nord Stream 1 et 2, ayant provoqué quatre énormes fuites de gaz le 26 septembre 2022 dans les eaux internationales de la mer Baltique, a été à l’origine de nombreuses théories nébuleuses de la part de la Russie. Beaucoup d’entre elles pointent la responsabilité de l’Ukraine.

Différentes enquêtes de médias ont attribué cette responsabilité à l’Ukraine, à la Russie ou aux États-Unis, mais tous ont nié. Trois enquêtes ont été ouvertes à ce sujet, en Allemagne, en Suède et au Danemark. L’enquête suédoise a été la première à s’achever, ce mercredi, sans aucune poursuite.

« Rien n’indique que la Suède ou des citoyens suédois aient été impliqués dans cette attaque qui s’est déroulée dans les eaux internationales », a dit le procureur suédois dans un communiqué. « La conclusion de l’enquête est qu’elle n’est pas du ressort de la juridiction suédoise et que l’enquête doit donc être clôturée », a-t-il précisé.

La guerre en Ukraine, et la présidentielle américaine

Outre le sabotage de Nord Stream, Vladimir Poutine a également longuement abordé la guerre en Ukraine avec Tucker Carlson. Il a notamment estimé qu’une défaite de la Russie en Ukraine était « impossible ». « Ça n’arrivera jamais [la défaite]. Il me semble que maintenant, ceux qui sont au pouvoir en Occident en sont également conscients », a ajouté celui qui a lancé l’invasion de l’Ukraine en février 2022.

Dans ce message de plus de deux heures à l’adresse de l’Amérique et de l’Occident, il a également affirmé : « Si vous voulez vraiment arrêter les combats, vous devez cesser de fournir des armes », en référence à l’aide occidentale à Kiev, souligne Politico. Et d’ajouter : « La situation sera réglée en quelques semaines. »

Le chef du Kremlin a aussi dit exclure une invasion de la Pologne ou de la Lettonie. « Pouvez-vous imaginer un scénario dans lequel vous envoyez des troupes russes en Pologne ? », lui a demandé Tucker Carlson. « Seulement dans un cas de figure, si la Pologne attaque la Russie », a répondu Vladimir Poutine.

Le président russe a en outre estimé que l’élection d’un nouveau président américain, prévue pour le 5 novembre et qui devrait opposer le républicain Donald Trump au démocrate Joe Biden, ne changerait pas les relations entre les États-Unis et la Russie.

Donald Trump comme Vladimir Poutine ne tarissent pas d’éloges l’un sur l’autre. Le premier s’est vanté, sans plus de précisions, de pouvoir résoudre la guerre en Ukraine en 24 heures s’il était réélu. Le président Joe Biden, lui, a qualifié son homologue russe de criminel de guerre, et affiche un soutien inébranlable à Kiev.

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