Face à la tempête Ciaran, la façade atlantique se protège des risques liés aux vents et aux vagues

Le phare « Nividic », à la Pointe de Pern à Ouessant, noyé dans une immense vague lors de la tempête  Ruzica en 2016.
MathieuRivrin / Getty Images Le phare « Nividic », à la Pointe de Pern à Ouessant, noyé dans une immense vague lors de la tempête Ruzica en 2016.

MÉTÉO - Des vents jusqu’à 170 km/h et des vagues de 10 mètres de hauteur. La très forte tempête automnale Ciaran doit frapper la façade Atlantique dans la nuit du mercredi 1er novembre, avant de s’enfoncer dans les terres jeudi matin.

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Météo France met en garde contre des vents violents, de fortes pluies, des risques de submersion et des crues dans une vingtaine de départements du quart nord-ouest de l’Hexagone.

Le Finistère, le Morbihan et les Côtes-d’Armor sont particulièrement exposés. Les trois départements bretons sont placés en vigilance orange vent à partir de 20 heures ce mercredi, ainsi qu’en vigilance jaune pluie inondation. Avec les grandes marées, des vagues impressionnantes sont attendues, plaçant le Finistère et le Morbihan en alerte jaune vague-submersion.

Alors que la côte se remet à peine de la tempête Céline, dont les pluies diluviennes ont fait de nombreux dégâts ce week-end, les communes se préparent à cette nouvelle épreuve météorologique.

Prévenir les habitants… Et les vacanciers

Première difficulté : cette « bombe météorologique » intervient au beau milieu des vacances scolaires. « Les gens du coin sont plutôt bien informés, mais pour les touristes, c’est parfois compliqué de les sensibiliser : le spectacle de la mer, c’est magnifique, mais il faut attirer l’attention des vacanciers sur le danger », indique ainsi auprès d’Ouest France le maire de l’Aiguillon-la-Presqu’Ile, une commune à quelques kilomètres de La Rochelle.

Des agents municipaux ont été déployés ce mardi 31 octobre par les mairies pour sensibiliser aux risques liés à la tempête. Plusieurs villes ont également mis en place des systèmes d’alertes via les comptes officiels des communes sur les réseaux sociaux, des applications locales ou même par des SMS.

Gare aux chutes d’arbres et aux objets envolés

Dans la nuit de mercredi à jeudi, les rafales de vents vont atteindre « 130 à 150 km/h sur le littoral du Morbihan et localement de Loire-Atlantique, et même des pointes de 150 à 170 km/h sur le littoral du Finistère, des Côtes-d’Armor et du Cotentin », indique Météo France.

« Les toitures et les cheminées peuvent être endommagées, des branches d’arbre risquent de se rompre », prévient l’organisme dans son dernier bulletin. « Les arbres n’ayant pas perdu leurs feuilles (automne doux), la prise au vent sera grande, accentuant le risque de chute (notamment sur sol gorgé d’eau et donc malléable)  ! », insiste sur X (ex-Twitter) l’agrométéorologue Serge Zaka.

Il est donc recommandé de mettre à l’abri ou de fixer les objets susceptibles de s’envoler, comme les poubelles ou le mobilier de jardin. La préfecture des Côtes-d’Armor a également réclamé de sécuriser les chantiers, pour éviter que des objets lourds ou coupants ne se mettent à voler dans tous les sens.

Renforcer les digues et ranger les bateaux

Entre les rafales de vent et des coefficients de marées élevés, des vagues de 6 à 8 m sont attendues sur les côtes de la Manche, et de 8 à 10 m sur l’Atlantique. Les risques de submersion marine seront particulièrement forts lors de la marée haute de ce jeudi 2 novembre, « de 5 à 10 heures sur la façade Atlantique, et entre 12 et 14 heures sur les côtes de la Manche » relève Météo France.

Une course contre la montre a été engagée dès lundi pour remettre d’aplomb les digues abîmées par le passage de la tempête Céline ce week-end. C’est notamment le cas de l’île vendéenne de Noirmoutier, qui effectue des travaux d’urgence pour renforcer ses jetées et ses cales, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

Des mélanges de terre et de sable sont aussi disposés pour consolider les plages de la côte bretonne. Au Cap Ferret, technique similaire : pour se protéger, les ostréiculteurs ajoutent des sacs de sables devant leurs cabanes, rapporte France Bleu Gironde.

Pour éviter de voir leurs bateaux emportés par les vagues gigantesques annoncées, plusieurs plaisanciers ont aussi remonté leurs embarcations, d’autres renforcent les amarres et rangent les voiles sous les recommandations des capitaineries, rapporte France 3 Bretagne.

Un spectacle à regarder, mais pas de trop près

Dernière précaution : limiter le nombre de passants près des bords de mer, pour éviter que cette tempête ne soit meurtrière. « Ça va être un spectacle magnifique, mais sera aussi un spectacle dangereux », rappelle auprès de TF1 la maire de la commune bretonne de Penmarch. « On va fermer les accès le long des côtes, on ne pourra pas aller se balader dans des rochers », conclut-elle.

À Courseulles-sur-Mer, en Normandie, des panneaux bloqueront aussi les accès à la jetée et à la digue rapporte France bleu Normandie. « Lors des tempêtes, quand en plus, il y a les grandes marées, les bateaux du port sont presque sur le parking », rapporte Anne-Marie Philippeaux, maire de la commune. À Concarneau, il va être interdit de se garer sur la corniche pour les mêmes raisons, et les remparts seront fermés au public.

Si la promenade n’est pas recommandée, la baignade l’est encore moins. À Biarritz, les championnats de France de surf ont ainsi été raccourcis de 4 jours à cause de la tempête, selon France Bleu Pays basque.

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