Face à l’inflation abyssale, les Zimbabwéens misent sur la débrouille

Au Zimbabwe, l’inflation a atteint en janvier le chiffre astronomique de 230 %. Des billets de 100 000 milliards de dollars zimbabwéens ont même été imprimés pour tenter de suivre la spirale folle inflationniste. Un signe, indique le Wall Street Journal (WSJ), que le pays d’Afrique australe “a atteint une nouvelle étape de dysfonctionnement monétaire”.

Face à cette situation, rapporte le quotidien financier américain, la plupart des entreprises exigent désormais d’être payées en dollars américains, même si le dollar zimbabwéen reste la monnaie officielle du pays.

Cette quête effrénée du billet vert se traduit dans le pays par l’importation de dollars américains par les banques commerciales et la Banque centrale du pays pour un usage local. Désormais, indique encore le WSJ, sur le marché officiel, 1 dollar s’échange contre plus de 900 dollars zimbabwéens.

Mais le pays est aussi confronté, comme d’autres pays africains, à une rareté du même dollar. Une complication qui s’ajoute à la facilité des vols constatés de monnaies en provenance de l’étranger. Les moyens artisanaux de paiement fleurissent donc, qui vont du traditionnel troc à d’autres solutions plus originales.

“Trois bouts de papier”

Le WSJ évoque ainsi cet échange dans un restaurant où une cliente s’est vu remettre, en guise de monnaie à son paiement, “trois bouts de papier, portant le nom du restaurant et la somme d’argent qu’elle pourrait utiliser pour acheter son prochain repas”. Une pratique de “coupons” ou de reconnaissance de dettes qui s’étend à d’autres secteurs économiques, dont les supermarchés.

Ce recours à la reconnaissance de dettes se révèle cependant compliqué puisque, note très justement l’article, ils ne sont pas fongibles. En outre, leur caractère artisanal (un simple morceau de papier, le plus souvent) les rend plus fragiles à l’usage que les solides billets de banque.

Une chaîne de supermarché a eu l’idée, pour remédier à ce désagrément, de miser sur des applications ad hoc. Elle a lancé l’application InnBucks, qui permet aux clients de recevoir de la monnaie via un smartphone. Ce système, affirme le WSJ, est sécurisé grâce notamment à “des hologrammes”.

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