Face à la crise du logement, le Canada limite le nombre de permis d’étude

Atténuer la pression exercée par les étudiants étrangers sur le logement et les soins de santé. Tel est l’objectif de la mesure annoncée le 22 janvier dernier par le ministre canadien de l’Immigration, Marc Miller : le plafonnement “temporaire” du nombre de permis d’études accordés aux étudiants étrangers.

“Environ 360 000 permis d’études seront octroyés en 2024, soit une baisse de 35 % par rapport à 2023, précise The Globe and Mail. Le plafond s’appliquera aux programmes collégiaux et de premier cycle, ce qui signifie que les personnes poursuivant des études de maîtrise et de doctorat ne seront pas affectées, pas plus que les étudiants qui renouvellent leur visa. Les restrictions ne s’appliqueront pas non plus aux permis d’école primaire et secondaire.”

Au cours des deux prochaines années, il n’y aura “aucune nouvelle augmentation” du nombre d’étudiants internationaux au Canada, a prévenu le ministre. “Ce qui signifie que le nombre de visas accordés correspondra à peu près à celui des permis arrivés à expiration”, commente le journal.

Ottawa a donné aux Premiers ministres des provinces jusqu’au 31 mars pour établir un processus de délivrance des documents. D’ici là, le programme de candidature pour les étudiants de premier cycle est suspendu, “sauf au Québec, où un processus est déjà en place”.

“Nous avons deux ans pour remettre le navire en ordre. Car c’est un peu le désordre et il est temps de le maîtriser”, a déclaré M. Miller. Les permis d’études accordés aux étudiants étrangers font partie des principaux moteurs de la croissance démographique au Canada, qui connaît actuellement son rythme le plus rapide depuis les années 1950.

En 2015, il y avait 352 325 étudiants étrangers au Canada. À fin 2023, ils étaient 1 028 850, selon Statistique Canada. Le nombre de nouveaux arrivants a augmenté de façon si spectaculaire que l’économie ne peut plus les absorber, font valoir les experts. C’est le cas en particulier en matière de logement : le nombre de nouveaux logements locatifs disponibles ne suit pas la demande. Une agence fédérale du logement estime ainsi qu’il manquera dans le pays quelque 3,5 millions de logements d’ici la fin de la décennie.

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