Face à la crise au Proche-Orient, Washington a “les mains liées”

Depuis l’attaque du Hamas en Israël samedi, l’administration Biden “se démène” pour “faire face à une double crise”, résume le magazine Time. Elle est confrontée à la fois à “la possibilité que des otages américains aient été emmenés à Gaza” et que “le conflit s’étende et se transforme en une guerre de plus grande ampleur dans la région, ce qui pourrait forcer Washington à s’impliquer plus directement dans le conflit”.

Dimanche 8 octobre, les États-Unis ont commencé à envoyer de l’aide militaire à Israël, avec de nouvelles munitions, et à rapprocher leur groupe aéronaval (le plus gros navire de guerre du monde) en Méditerranée, marquant un soutien rapide à leur allié historique. Mais pour le Los Angeles Times, les efforts engagés par les États-Unis pour “tenter de restaurer le calme au Moyen-Orient” pourraient s’avérer complexes car l’administration Biden a “les mains liées”.

Malgré l’unanimité des réactions politiques pour un soutien américain inconditionnel à Israël, la situation institutionnelle est compliquée pour l’exécutif, puisque l’une des deux chambres du Congrès est paralysée après la destitution de son chef républicain la semaine dernière.

D’un point de vue diplomatique, Washington est aussi “conscient que les formules traditionnelles […] ne s’appliquent plus” face à l’ampleur de l’attaque de samedi – qui a fait plus de 1 100 morts, dont 700 côté israélien, selon un nouveau bilan publié lundi matin. Dans un tel contexte, le Los Angeles Times redoute que les appels à la retenue de Joe Biden restent vains : “Israël [qui a promis de se venger du Hamas] ne sera pas capable, politiquement ou psychologiquement, de reculer”, ce qui “place les États-Unis dans une position délicate”, note le journal.

Un “coup dur” porté à la normalisation des relations israélo-saoudiennes

“Les États-Unis ne peuvent pas faire grand-chose à ce stade”, a expliqué au quotidien californien Martin Indyk, ancien envoyé au Moyen-Orient et ex-ambassadeur des États-Unis en Israël. “Je pense que l’instinct du président Biden est de mettre son bras autour de Nétanyahou, de le rassurer sur le soutien américain et d’essayer d’encourager une certaine retenue, même si cela risque de tomber dans l’oreille d’un sourd.”

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