Féminicide d’une policière en Savoie : pourquoi le parquet a ouvert une enquête en flagrance pour « assassinat »

Féminicide Savoie : pourquoi le parquet a ouvert une enquête en flagrance pour assassinat
Féminicide Savoie : pourquoi le parquet a ouvert une enquête en flagrance pour assassinat

FEMINICIDE - Un acte « préparé à l’avance » ? Une femme d’une quarantaine d’années, fonctionnaire de police, a été tuée en pleine rue, ce jeudi 31 août au matin, dans un quartier résidentiel de la petite commune de La Croix-de-la-Rochette (Savoie). Le suspect principal, son ex-compagnon, est toujours actuellement activement recherché par la police ce vendredi matin.

Selon un communiqué du procureur de Chambéry qu’a obtenu Le Parisien, la victime a été tuée sur la voie publique à l’aide d’un objet contondant qui, « d’après les constatations opérées sur place ultérieurement par le médecin légiste, pourrait être une arme de type machette ». Une autopsie doit avoir lieu ce vendredi dans la matinée.

Les faits se sont produits alors que la victime venait de déposer un enfant à la crèche du village et qu’elle revenait à pied chez elle accompagnée de son fils de 3 ans. Pour le procureur de Chambéry, Pierre-Yves Michaud, ce féminicide a « probablement été commis avec préméditation ». Une enquête de flagrance a donc été ouverte pour « assassinat par conjoint » et confiée aux gendarmes de la brigade de recherches de Chambéry, appuyée par la section de recherches de Chambéry.

« Il a forcément préparé son coup à l’avance »

En effet, selon des informations du Parisien, l’ex-conjoint de la victime, originaire de Nice, était arrivé depuis plusieurs jours en Savoie. Des détails accréditent la thèse du repérage et de la préméditation.

Il avait notamment garé son véhicule sur un parking proche de l’entrée du camping du Lac Saint-Clair, à Détrier, à seulement quatre kilomètres du village de la Croix-de-la-Rochette. Selon une campeuse interrogée par le quotidien, « il disait qu’il avait des enfants, qu’il était parti de chez lui, qu’il avait tout quitté, son boulot, sa maison. Ici, il dormait dans sa voiture. On ne sait pas ce qu’il voulait faire. » Et d’ajouter : « Jamais on n’aurait imaginé qu’il était là pour tuer son ex-femme. Mais il a forcément préparé son coup à l’avance. »

Le suspect, un aide-soignant né en 1962, avait deux enfants de 14 et 16 ans avec la victime.

Le suspect déjà condamné

Cette dernière, qui vivait auparavant à Nice, avait été mutée en Savoie il y a environ un an, rapporte France bleu. Elle vivait avec un compagnon, également policier. La relation entre les deux anciens époux était « tumultueuse » depuis leur divorce en 2021, selon des sources qui se sont exprimées auprès de France bleu, et aurait déjà fait l’objet de « poursuites ».

Le suspect avait des antécédents de « violences sur personnes, de harcèlement et menaces », affirme Fabrice Galatioto, secrétaire national de la zone sud-est du syndicat Unité SGP-Police, interrogé par l’AFP. « Dans le cadre de la séparation, il avait notamment été condamné le 10 novembre 2020 par le tribunal correctionnel de Nice pour non-respect d’une ordonnance de protection rendue au profit de la victime par le juge aux affaires familiales », a confirmé le procureur de Chambéry.

Depuis sa mutation en Savoie, la victime avait « déposé contre son ex-conjoint une plainte pour non-paiement de pension alimentaire » mais « aucune autre procédure judiciaire n’était en cours dans le département de la Savoie sur plainte de la victime pour violences, harcèlement ou toute autre infraction, contre le mis en cause ».

La victime était par ailleurs chargée, au commissariat de Chambéry, de traiter les affaires de violences intrafamiliales, note Le Parisien.

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