« Il y a une fête des Mères… mais personne ne pense aux belles-mères »

Tout pour les mères, rien pour les belles-mères ?  - Credit:Anthony Behar/Sipa USA/SIPA
Tout pour les mères, rien pour les belles-mères ? - Credit:Anthony Behar/Sipa USA/SIPA

La veille d'un week-end, c'est toujours la même appréhension, la même histoire. « Quand je sais qu'elles seront là, je commence à me sentir mal », décrit Aude, 42 ans. Elles, ce sont les deux filles de son conjoint, âgées de 5 et 9 ans. En couple depuis quatre ans, celle qui est également mère de deux garçons peine à contenir ses larmes.

« À table, les filles ne m'adressent pas la parole. C'est comme si j'étais invisible, que je n'existais pas », balbutie cette belle-mère. Avant de s'effondrer complètement : « J'avais envie de jouer un rôle, de les considérer comme mes propres enfants, mais je n'en ai pas l'espace et je sens qu'elles ne le souhaitent pas forcément. »

« Briseuse de couple » ou « marâtre » : des préjugés tenaces sur la belle-mère

C'est un malaise que beaucoup de femmes ressentent, vivent parfois tous les jours. D'une banale histoire d'amour, leur vie a pris un tournant lorsqu'elles sont devenues belles-mères. Certaines y trouvent leur compte, d'autres témoignent d'un quotidien rempli de difficultés et de tensions, mettant parfois en péril leur couple. Toutes rapportent aussi des questionnements sur leur place au sein de la famille et de la société : comment la définir quand ce rôle même est invisibilisé ? Aude le résume ainsi : « Il y a une fête des Mères, une fête des Pères… mais personne ne pense aux belles-mères. »

Elles sont pourtant des centaines de milliers en France. Au moins 215 000 selon le recensement de l'Insee en 2020. « Au moins [...] Lire la suite