EXPO. Le trésor de Beaurains, le haut empire romain en médaillons

La Cité de l'Economie à Paris réunit pour la première fois des pièces du trésor de Beaurains appartenant à la Banque de France et au musée des Beaux Arts d’Arras. Elles font partie d’un vaste ensemble de monnaies et médailles de la fin du 3e siècle, découvert par hasard en 1922.

C’était il y a cent ans, le 21 septembre 1922. Les coups de pioche des ouvriers du chantier d’une briqueterie à Beaurains, au sud d’Arras (Pas-de-Calais), faisaient sortir de terre un trésor enfoui. Des centaines de pièces de monnaie en or et en argent, des bijoux, des médaillons, le tout remontant à la fin du 3e siècle et au début du 4e siècle… Et puis le tout a été dispersé un peu partout, des parties ont disparu, ont été revendues voire refondues. Des quelque sept cents pièces de ce que l'on appelle aujourd'hui le "trésor de Beaurains", on en retrouve dans divers musées au Royaume-Uni, en Italie, en Belgique, en Allemagne.

En France, le musée des Beaux-Arts d’Arras en détient une partie et la Banque de France a fait l’acquisition de cinq médaillons en or en mars 2022. Pour la première fois, cet ensemble français est exposé au public, dans un lieu on ne peut mieux trouvé, la salle des coffres de la Cité de l’Economie à Paris, un ancien hôtel particulier qui a abrité une succursale à la Banque de France jusqu’en 2006.

L\'hôtel Gaillard, ancienne succursale de la Banque de France à Paris, héberge la Citéco. Crédit : Charlotte Donker
L\'hôtel Gaillard, ancienne succursale de la Banque de France à Paris, héberge la Citéco. Crédit : Charlotte Donker

L'hôtel Gaillard, ancienne succursale de la Banque de France, héberge aujourd'hui la Citéco. Crédits : Charlotte Donker

Des portraits de tétrarques

L’exposition occupe une partie réduite de ce site transformé en musée de l’économie en 2019, dans un écrin tout en pénombre et éclairage doré. Outre les pièces de monnaies, les six médailles en vitrine y apparaissent dans un état de conservation exceptionnel. Et pour cause : il s’agissait d’objets commémoratifs, honorifiques, offerts à des généraux de l’empire romain entre 294 et 305. N’ayant pas vocation à passer de main en main, ces pièces ne sont ni usées, ni oxydées. La moindre subtilité de gravure s'offre donc encore au regard du visiteur.

Les objets arborent des portraits de "tétrarques", c’est-à-dire les empereurs dirigeant à quatre le monde romain. L’un de ceux représentant Constance Chlore correspond à une célébration de la reconquête de Britannia (l'actuelle Grande-Bretagne), gravé en une profus[...]

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