Explosions mortelles en Iran: le président Raïssi et l'ayatollah Khamenei promettent une "réponse sévère"

Les autorités iraniennes ont condamné le double "attentat" à la bombe qui a tué au moins 103 personnes ce mercredi 3 janvier, près de la tombe du général des Gardiens de la Révolution Qassem Soleimani assassiné en 2020.

"Il ne fait aucun doute que les auteurs de cet acte lâche seront bientôt identifiés et punis pour leur acte odieux, par les forces de sécurité et les forces de l'ordre compétentes", a déclaré le président Ebrahim Raïssi dans un communiqué.

L'ayatollah Ali Khamenei a lui promis "une réponse sévère". "Les ennemis diaboliques et criminels de la nation iranienne ont une nouvelle fois provoqué un désastre et transformé en martyrs un grand nombre de personnes de notre peuple à Kerman", a déclaré dans un communiqué le guide suprême de la Révolution islamique.

Double explosion pendant une cérémonie

Au moins 103 personnes ont été tuées et plus de 180 blessées près de la tombe de Qassem Soleimani, architecte des opérations militaires iraniennes au Moyen-Orient dont l'Iran commémore le quatrième anniversaire de la mort, ont rapporté des médias d'État.

Une double explosion a eu lieu près de la mosquée Saheb al-Zaman, où se trouve la tombe du général Soleimani, à Kerman, dans le sud de l'Iran. Une foule compacte composée de représentants du régime et d'anonymes y était rassemblée pour une cérémonie.

L'attaque, qualifiée d'attentat par des responsables israéliens et les médias d'Etat, mais qui n'a pas été revendiquée dans l'immédiat, survient dans un contexte régional très tendu depuis le début du conflit il y a près de trois mois entre Israël et le Hamas à Gaza, et au lendemain de l'élimination d'un haut responsable du mouvement islamiste palestinien dans une frappe de drone près de Beyrouth.

Acte "terroriste"

"A la suite de l'attentat terroriste survenu à Kerman (sud), le gouvernement a décrété demain (jeudi) journée de deuil national dans tout le pays", a aussi indiqué la télévision d'Etat. L'attaque, la plus meurtrière en Iran depuis 1979, a été rapidement qualifiée d'acte "terroriste" par Rahman Jalali, adjoint au gouverneur de la province de Kerman, dans le sud de l'Iran.

Qassem Soleimani avait été tué en janvier 2020, à l'âge de 62 ans, lors d'une attaque de drone américain en Irak. Le haut-gradé dirigeait la Force Qods, la branche des opérations extérieures du Corps des gardiens de la révolution islamique d'Iran, supervisant les opérations militaires dans l'ensemble du Moyen-Orient.

Déclaré "martyr vivant" par le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, alors qu'il était encore en vie, Soleimani était considéré comme un héros pour son rôle dans la défaite du groupe jihadiste Etat islamique en Irak et en Syrie. Aux yeux de nombreux Iraniens, ses prouesses militaires et stratégiques ont permis d'éviter la désintégration multiethnique de pays voisins tels que l'Afghanistan, la Syrie et l'Irak.

Article original publié sur BFMTV.com