Explosion à Paris : ce que l’on sait de la catastrophe qui a fait une cinquantaine de blessés

Explosion à Paris : ce que l’on sait de la catastrophe qui a fait au moins 37 blessés (Phoro prise près des lieux de l’explosion)
Explosion à Paris : ce que l’on sait de la catastrophe qui a fait au moins 37 blessés (Phoro prise près des lieux de l’explosion)

PARIS - « J’ai cru à un bombardement » : l’effondrement d’un immeuble en plein centre de Paris mercredi après-midi après une explosion d’origine inconnue qui a fait une cinquantaine de blessés, dont six présentent un pronostic vital engagé ce jeudi 22 juin. Un précédent bilan faisait état de 37 blessés, dont quatre en urgence absolue.

« J’ai entendu une déflagration énorme qui a fait vibrer les vitres. J’ai cru à un bombardement. Ça a fait résonner dans l’appartement. J’ai eu 10 secondes de grosse inquiétude », a déclaré à l’AFP un riverain qui a requis l’anonymat. Selon la maire du Ve arrondissement, Florence Berthout, le bruit de l’explosion « tout à fait énorme » s’est propagé « dans une partie de l’arrondissement ». Des vitres ont explosé à plus de 400 mètres de l’immeuble, a constaté une journaliste de l’AFP.

Emmanuel Macron, qui s’exprimait en ouverture des concerts proposés à l’Élysée pour la Fête de la musique, a eu « un mot pour toutes les victimes et leurs familles qui vivent dans l’angoisse » et remercié « les services de secours mobilisés ». Voici ce que l’on sait à l’heure actuelle.

Aucune alerte avant l’explosion, selon Darmanin

Les faits se sont produits peu avant 17 h 00 dans un immeuble abritant une école de mode privée, la Paris American Academy, près de l’église Notre-Dame du Val-de-Grâce.

Gérald Darmanin, venu sur les lieux du sinistre, dans le Ve arrondissement de la capitale, a confirmé qu’au moins deux personnes étaient encore potentiellement sous les décombres sans que l’on soit sûr, à ce stade, qu’elles soient bien disparues.

« Il n’y a eu aucune alerte précédant cette explosion. Nous ne connaissons pas son origine », a ajouté le ministre de l’Intérieur, lors d’un point presse au côté de la maire de Paris Anne Hidalgo.

Ce jeudi matin, le Parquet de Paris a fait savoir qu’une cinquantaine de personnes avaient été blessées dans l’accident, contre 37 précédemment, rapporte BFMTV. Le nombre de blessés en urgence absolue est passé quant à lui de quatre, à six.

Un incendie circonscrit et des recherches en cours

Quelque 270 pompiers et 70 engins, dont un camion spécialisé dans le sauvetage et le déblaiement des décombres, ont été engagés sur les lieux, rue Saint-Jacques, dans le quartier de l’ancien hôpital militaire du Val de Grâce. Des experts du Laboratoire central de la préfecture de police ont également été dépêchés sur place.

L’incendie qui a suivi l’explosion a été circonscrit peu avant 18 h 30, a déclaré le préfet de police de la capitale, Laurent Nuñez, lors d’un point presse sur place. Les pompiers ont « empêché la propagation de l’incendie à deux immeubles mitoyens qui ont été sérieusement déstabilisés par l’explosion » et « ont été évacués », a-t-il ajouté.

Les pompiers avaient fait état dans un premier temps de l’effondrement de deux immeubles. Mais selon des sources policières, un seul immeuble s’est effondré.

Le stade des recherches est toujours incertain. Le premier adjoint à la maire de Paris, Emmanuel Grégoire, a annoncé dans la matinée du jeudi 22 juin sur franceinfo qu’il n’y avait « plus de recherches dans les décombres » et que la « dernière personne qui était recherchée (avait) été retrouvée à l’hôpital, et identifiée dans la nuit ». Une information qu’il a finalement démentie quelques minutes plus tard sur la même antenne, assurant que les pompiers étaient toujours en train de déblayer les décombres à la recherche d’éventuelles victimes.

La préfecture de police de Paris a quant à elle assurée à l’Agence France presse ce jeudi matin que les que l’une des deux personnes toujours portées disparues était encore recherchée.

Une odeur de gaz ressentie par des témoins

Plusieurs témoins et riverains, interrogés par l’AFP, ont dit avoir senti une odeur de gaz et entendu une « grosse explosion ». « Ça a fait un boum très fort. Je suis tombé de ma chaise de réunion, comme d’autres », a déclaré un responsable du secrétariat général de l’Enseignement catholique (Sgec), dont le bâtiment est mitoyen.

« Ça a été précédé par une coupure de courant, un homme de chez nous a voulu sortir pour voir et a constaté une forte odeur de gaz dehors », a-t-il ajouté.

Une enquête ouverte par le parquet de Paris

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour « blessures involontaires par violation manifestement délibérée d’une obligation de prudence ou de sécurité ». La police judiciaire parisienne en a été saisie.

Les « premiers éléments (...) nous conduisent à confirmer que cette explosion est partie de l’immeuble », a déclaré sur les lieux la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau.

« Nous comptons évidemment sur les victimes en urgence relative pour nous donner de premiers éléments d’investigation et de compréhension sur ce qui a pu se passer », a-t-elle ajouté.

Une cellule d’accueil ouverte dans le 5e

Un périmètre de sécurité a été installé, a constaté une journaliste de l’AFP, mais des riverains ont été autorisés en soirée à rentrer chez eux dans une partie de la rue du Val de Grâce.

« Une cellule d’accueil a été ouverte dans la mairie du 5e arrondissement afin d’accueillir, de prendre en charge et d’informer les victimes et les habitants impactés », a indiqué la municipalité.

Le drame de mercredi rappelle celui du 12 janvier 2019. Ce jour-là, une forte explosion provoquée par une fuite de gaz avait soufflé la rue de Trévise, dans le IXe arrondissement de Paris, tuant quatre personnes dont deux pompiers, en blessant 66 autres et laissant quelque 400 sinistrés.

À voir également sur Le HuffPost :

Après l’explosion à Paris, les responsables politiques apportent leur soutien aux victimes et aux secours

En Alsace, une explosion d’une usine classée Seveso « seuil haut » fait cinq blessés