Europol s'attend à de nouveaux attentats, notamment en France

Le directeur d'Europol, Rob Wainwright. L'évaluation faite par les responsables de la sécurité dans les pays d'Europe montre qu'il est fort probable que le groupe Etat islamique et d'autres organisations djihadistes préparent de nouvelles opérations d'envergure en Europe, notamment en France. /Photo d'archives/REUTERS/Jerry Lampen

AMSTERDAM (Reuters) - Il est fort probable que le groupe Etat islamique et d'autres organisations djihadistes préparent de nouvelles opérations d'envergure en Europe, notamment en France, a déclaré lundi Europol, qui se fait l'écho d'avertissements déjà lancés par de hauts responsables européens de la sécurité. "Il y a tout lieu de s'attendre à ce que l'EI, des terroristes inspirés par l'EI ou quelque autre groupe terroriste d'obédience religieuse commettent de nouveau une attaque terroriste quelque part en Europe, en particulier en France, destiné à faire de nombreuses victimes parmi la population civile. Cela s'ajoute à la menace d'attaques de la part d'éléments isolés, qui n'a pas diminué", estime Europol. Les attaques du 13 novembre à Paris et Saint-Denis "semblent indiquer une évolution vers une stratégie plus large d'internationalisation, consistant à attaquer en particulier la France, mais en envisageant aussi des attentats dans d'autres pays membres de l'UE dans un proche avenir", indique Europol dans un rapport de huit pages. Dans ce rapport mis à la disposition du public, Europol, qui s'appuie sur des discussions menées il y a deux mois par les services de sécurité des pays de l'UE, note que de nouveaux attentats pourraient intervenir "sous peu". L'évaluation faite par les responsables de la sécurité dans les pays d'Europe montre que l'EI "a la volonté et la capacité de mener à bien de nouvelles attaques en Europe", a déclaré le directeur d'Europol, Rob Wainwright, à Amsterdam lors d'une conférence de presse, à l'occasion du lancement du nouveau Centre européen de contre-terrorisme, au sein d'Europol. A en croire le rapport d'Europol, l'EI a peut-être mis en place un "commandement d'opérations extérieures chargé des attaques de type 'forces spéciales' dans le domaine international" et, comme l'ont montré les attentats de Paris, cette organisation djihadiste est active en Europe via des Européens radicalisés et non via des éléments venus d'ailleurs. Le rapport pointe en outre le risque de cyberattaques mais indique qu'Europol ne dispose pas d'éléments attestant que les djihadistes cherchent à utiliser des armes chimiques, biologiques ou radiologiques en Europe. Rob Wainright a salué une "amélioration considérable" du volume de renseignements que les pays de l'UE sont disposés à partager désormais via Europol, depuis les attentats du 13 novembre. Actuellement, a-t-il dit, une trentaine d'experts d'Europol coopèrent à l'enquête franco-belge sur les attentats de Paris et Saint-Denis. (Alastair Macdonald; Eric Faye pour le service français)