Européennes: Manuel Valls espère une "insurrection démocratique"
PARIS (Reuters) - Le Premier ministre français, Manuel Valls, a appelé de ses voeux mercredi une "insurrection démocratique" lors des élections européennes de dimanche prochain pour contrer le Front national dont les sondages annoncent un bon score. Le chef du gouvernement participait à Barcelone, sa ville natale, à un meeting de campagne en présence du candidat socialiste à la Commission européenne, Martin Schulz, et de l'ancien président du gouvernement espagnol Felipe Gonzalez. A l'heure où les enquêtes d'opinion annoncent une forte abstention et une poussée des extrêmes dans toute l'Europe, Manuel Valls a appelé à un sursaut des électeurs. "J'espère que les Français, dans les heures qui nous séparent du scrutin du 25 mai prochain, se révéleront, qu'il y aura une forme d'insurrection démocratique en disant : 'la France ne peut pas avoir comme première force politique, à l'occasion de ces élections européennes, ce discours, ces mots, ce rejet, cette haine à l'égard de l'autre'", a-t-il dit dans un entretien à i>TELE. Manuel Valls a toutefois dit "redouter" un bon score du Front national, dont il a fait une cible privilégiée lors de ses meetings de campagne à Lille (Nord) et Evry (Essonne) notamment. "Le Front national n'aime pas l'Europe et il n'aime pas la France", a-t-il affirmé mercredi. "Il faut que nos compatriotes aillent voter pour repousser les populismes. L'extrême droite veut détruire l'Europe et ses valeurs qui ont été construites après la Seconde Guerre mondiale. Et puis il faut un choix entre la droite et la gauche". Interrogé sur le rôle du président François Hollande dans cette campagne, Manuel Valls a répondu qu'"il n'est pas de tradition que le chef de l'Etat s'engage dans les élections européennes". Lors du conseil des ministres, dans la matinée, François Hollande avait estimé qu'il y avait "matière à faire campagne jusqu'à vendredi soir", a rapporté le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll. (Elizabeth Pineau, édité par Grégory Blachier)