Européennes: Bompard prêt "à ce qu'EELV mène la liste" mais inquiet de "la volonté sincère" de la Nupes

Un pas en avant, deux pas en arrière. Dans une longue note de blog, Manuel Bompard qui dirige La France insoumise ouvre la porte à une candidature commune des insoumis avec les écologistes tout en s'interrogeant sur l'incapacité des composantes de la Nupes à approfondir leur travail en commun

"Nous avons répété que nous sommes prêts à ce que les écologistes mènent la liste commune (aux européennes), par exemple avec Marie Toussaint puisque c’est le choix qui a été fait par les membres d’EELV", avance le député.

Les communistes à nouveau dans le viseur

La députée européenne Marie Toussaint a été investie début juillet par les militants écologistes avec un objectif: faire au moins aussi bien qu'en 2019 où le parti avait atteint 13,47% et était arrivé en troisième position.

Manuel Bompard, très proche de Jean-Luc Mélenchon, le reconnaît d'ailleurs: "Pourquoi EELV? Parce que c’est la liste arrivée en tête aux dernières européennes! Les autres composantes NUPES devraient pouvoir l’admettre".

La pique vise directement les communistes, sans les nommer. Le parti de la place du Colonel Fabien a déjà investi au début de l'été Léon Deffontaines, un très proche de Fabien Roussel, sans grand espoir d'emporter des sièges au Parlement européen.

"Deux sièges hypothétiques de plus" ou "l'opportunité de battre les listes de Macron et Le Pen"

Les socialistes, quant à eux, continuent d'hésiter à faire cavalier seul ou à rejoindre la liste des écologistes. De quoi pousser La France insoumise à leur mettre la pression.

"Que valent un ou deux sièges hypothétiques de plus face à l'opportunité de battre les listes de Macron et Le Pen et de donner un immense souffle d'espoir au pays?", s'interroge ainsi Manuel Bompard.

Le député a beau jeu de plaider pour l'union sans vouloir en incarner la tête de proue: les élections européennes sont loin d'être favorables à son mouvement qui n'a recueilli que 6,31% des suffrages lors des dernières élections.

"Alerte sur la volonté sincère de nos partenaires"

Les partisans à gauche de listes séparées plaident un principe de réalisme. "C'est un scrutin proportionnel à un tour. On aura plus de sièges à gauche au Parlement européen en partant séparées", argue ainsi sur Twitter la sénatrice écologiste Mélanie Vogel.

Manuel Bompard regrette encore que les décisions soient au point mort au sujet des sénatoriales en septembre prochain. Les socialistes, les écologistes et les communistes ont "conclu un accord partiel très partiel, excluant LFI", a ainsi tancé le député.

"Soyons honnêtes: ces multiples refus nous alertent sur la volonté sincère de nos partenaires de poursuivre la Nupes", cingle encore le coordinateur de La France insoumise.

Bisbilles sur la police

Cette note de blog vient clôturer une année très agitée au sein de l'intergroupe de la Nupes à l'Assemblée nationale.

Dernier épisode en date: le refus de Fabien Roussel de signer lundi un communiqué commun sur la police après la polémique liée au directeur général de la police nationale. Preuve que le positionnement de l'ex candidat communiste fait débat: le lendemain, les communistes signaient finalement eux aussi un second communiqué commun de la Nupes.

En dépit de ces fortes tensions, l'attelage de la Nupes tient cahin-caha à l'Assemblée nationale. Les 4 groupes votent ainsi 7 fois sur 10 dans le même sens au Palais-Bourbon.

Article original publié sur BFMTV.com