Européennes 2024 : Pourquoi Mélenchon mise-t-il autant sur les universités, de Lille à Sciences Po ?

POLITIQUE - La tournée reprend. Quelques jours après l’annulation d’une conférence à l’université de Lille, le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon, toujours aussi présent dans la campagne des européennes, prend la parole à Sciences Po Paris ce lundi 22 avril en début de soirée.

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Une réponse aux événements dans le Nord ? Et à la « censure » dénoncée par ses troupes ? Que nenni, assure le mouvement de la gauche radicale au HuffPost : la venue de Jean-Luc Mélenchon au sein de l’emblématique école du quartier Saint-Germain est prévue depuis longtemps, à l’initiative d’associations étudiantes.

Il s’agit, en réalité, d’une nouvelle étape dans le tour de France des facultés commencé par le triple candidat à l’élection présidentielle depuis plusieurs semaines. Une campagne qui l’a déjà mené de Nantes (en Loire-Atlantique) à Créteil (Val-de-Marne) en passant par Nanterre (Hauts-de-Seine) ou Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme). Et qui devrait se poursuivre jusqu’au 9 juin.

Manon Aubry : « la jeunesse est notre point de force »

« L’université c’est un lieu où on peut développer, réfléchir et argumenter », notamment sur les questions internationales, fait valoir le député LFI Louis Boyard, à l’initiative de cette tournée auprès des étudiants. « C’est la raison pour laquelle Jean-Luc Mélenchon y va », assure le jeune élu, ovationné à chaque étape dans les amphithéâtres.

Pour les insoumis, l’opération est surtout électorale, à moins de 50 jours désormais d’un scrutin européen potentiellement délicat pour leur formation. Selon notre compilateur de sondages, la liste de la formation mélenchoniste reste scotchée autour des 7,5 % et pourrait laisser filer celle de Raphaël Glucksmann (Place Publique / Parti socialiste) donnée à plus de 12 %. L’heure est donc à la mobilisation de la base, en essayant de pousser les convaincus à se rendre aux urnes le 9 juin.

Comment ? En prêchant la bonne parole auprès d’un public plus réceptif à ses combats que le reste de la population. À savoir les jeunes, et les étudiants. En 2022, Jean-Luc Mélenchon a effectivement écrasé la concurrence auprès des électeurs âgés de 18 à 34 ans, en récoltant plus de 34 % de leurs suffrages à l’élection présidentielle.

« La jeunesse est notre point de force, et là où nous réalisons les meilleurs scores », résume au HuffPost, Manon Aubry, la cheffe de file des insoumis pour ces européennes, en rappelant s’être rendue elle-même à Sciences Po il y a un mois et demi. « On a toujours fait de nombreuses conférences dans les universités », insiste-t-elle.

Transformer la popularité en bulletins

Dans ce contexte, Jean-Luc Mélenchon - lequel se rend à Sciences Po officiellement pour parler de son livre Faites mieux - devrait aborder la précarité étudiante ou la crise climatique. Sans oublier la situation à Gaza, le thème phare des insoumis pour cette campagne européenne. Soit autant de sujets susceptibles de mobiliser les jeunes.

« Il y a une forme d’adéquation entre notre programme, nos idées d’un côté et l’état d’esprit qui existe dans la jeunesse de l’autre », veut ainsi croire le député LFI Antoine Léaument, un proche lieutenant du leader des insoumis. « La jeunesse étudiante de notre pays est pour beaucoup mobilisée sur les questions antiracistes, féminisme, écolos et du coup anticapitaliste », ajoute-t-il, en évoquant « un des endroits sur lesquels on peut faire mieux. »

Reste effectivement aux Insoumis à transformer une popularité indéniable dans les facultés en bulletins dans l’urne pour le 9 juin prochain. Le défi est donc de taille, alors que la jeunesse a tendance à bouder les scrutins intermédiaires, notamment les élections européennes. Cela vaut bien une tournée à rallonge.

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