Euro 2024: pourquoi il y a autant de Georges dans l'équipe de Géorgie

Ne demandez pas à Willy Sagnol de parler en géorgien. "Je dois avoir une trentaine de mots mais même avec ces 30 mots je ne peux pas faire une phrase", souriait le sélectionneur de la Géorgie, fin avril dans l’After sur RMC. Celui qui passe sept mois de l’année dans le pays du Caucase connait en revanche parfaitement l’identité de ses joueurs. En Allemagne où la Géorgie dispute l’Euro pour la première fois de son histoire, l’ancien arrière droit des Bleus (47 ans, 58 sélections) en a convoqués 26. Particularité de sa liste: neuf internationaux portent le même prénom, Georges. Ou Giorgi en géorgien.

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Neuf "Giorgi" à l'Euro

En France, le public connait bien Georges Mikautadze, redoutable gâchette du FC Metz. Le joueur prêté par l’Ajax Amsterdam n’a pas réussi à sauver son club de la relégation mais il a inscrit 13 buts en 20 matchs de Ligue 1. Comme celui qui a inscrit le seul but géorgien face à la Turquie (3-1), huit autres "Giorgi" sont présents dans le groupe de Willy Sagnol: deux gardiens (Loria et Mamardashvili), deux défenseurs (Gocholeishvili et Gvelesiani) trois milieux (Kochorashvili, Chakvetadze, Tsitsaishvili) et enfin un attaquant en plus de Mikautadze, Kvilitaia.

L'empreinte religieuse

Comment expliquer ce phénomène? En Géorgie, Giorgi, inspiré du Grec "Geôrgios" qui désigne les "agriculteurs" ou les "travailleurs de la terre", est le prénom masculin le plus répandu. Et de très loin. Cette singularité s’explique par l’héritage religieux, très important dans ce pays très pieux de l’ex-URSS (3,7 millions d’habitants). Au 4e siècle, dans la religion chrétienne, Saint-Georges de Lydda ("Giorgoba"), connu pour son courage et son dévouement, est mort en martyr en l'an 303. Objet de culte, il est devenu le Saint patron pour de nombreux peuples dont le peuple géorgien, qui a exposé la croix de saint Georges sur son drapeau.

Au fil des décennies, de nombreux rois de Géorgie ont porté le nom de Giorgi, symbole de protection, de pouvoir et de courage. Dans un pays très pieux où l’Eglise orthodoxe joue toujours un rôle important, le prénom Giorgi reste, encore aujourd’hui, très populaire. La preuve avec la sélection de Willy Sagnol.

Article original publié sur RMC Sport