Euro 2024 : “Diese EM”, la chanson dont l’Allemagne avait besoin

Il y a quelques semaines, une chanson raciste interprétée sur l’air de L’Amour toujours de Gigi D’Agostino faisait les gros titres, après avoir été chantée à tue-tête par de riches fêtards de l’île de Sylt, en Allemagne. Pourtant à l’occasion de l’Euro, ce n’est pas elle qui fait danser le pays d’outre-Rhin.

Le chant xénophobe a certes été entendu dans certains stades allemands. Mais la musique star du championnat d’Europe de l’UEFA est bien plus rassembleuse : elle s’intitule Diese EM in Deutschland [“Cet Euro en Allemagne”] et est interprétée par les frères Lovely et Monty Bhangu dans un clip humoristique tourné à Hambourg.

Dans la vidéo, on voit deux hommes se déhancher sur une chanson en allemand, dont la mélodie est inspirée de la musique traditionnelle du nord de l’Inde. Colliers de fleurs autour du cou, drapeaux allemands autour des hanches, turban et chapeau de cow-boy sur la tête, ils sourient. “Tout y est, ambiance de conte de fées estival sans été, et au pire sans conte de fées ; une pause dans la grogne et l’abattement allemands”, estime Die Süddeutsche Zeitung.

Symbole du vivre-ensemble

Le titre munichois revient sur le parcours des deux artistes, également chauffeurs de taxi. Arrivés en Allemagne il y a trente-six ans, ces frères d’origine indienne font de la musique depuis 2014 et se produisent régulièrement lors des fêtes traditionnelles outre-Rhin. “Ce sont leurs clients qui les ont incités à chanter des chansons de Bollywood en allemand, et ils ont baptisé ça Dollywood [le D fait référence au mot deutsch, qui signifie ‘allemand’].”

Lors des dernières coupes du monde masculines de football, ils avaient déjà écrit différentes chansons, qui n’avaient pas été très remarquées. Mais alors que l’Allemagne organise l’Euro sur son territoire, leur dernière vidéo a conquis les internautes. La Süddeutsche Zeitung s’interroge sur le secret d’un tel succès :

“Peut-être est-ce leur bonne humeur indestructible, peut-être le fait qu’ils semblent rire d’eux-mêmes au moins autant que des autres, peut-être le fait qu’on ne sait pas très bien qui s’émerveille de qui, les Allemands des Indiens ou les Indiens des Allemands, et d’ailleurs, c’est qui les Allemands ?”

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