Euro 2024 : le « CSC », meilleur buteur des Bleus, leur a déjà rendu quelques services par le passé

Randal Kolo Muani, ici déclenchant la frappe qui va amener le but contre son camp du Belge Jan Vertonghen, en 8e de finale de l’Euro, le 1er juillet 2024.
ALBERTO PIZZOLI / AFP Randal Kolo Muani, ici déclenchant la frappe qui va amener le but contre son camp du Belge Jan Vertonghen, en 8e de finale de l’Euro, le 1er juillet 2024.

FOOTBALL - Qualifiés, mais sans gloire. Les Bleus vont affronter le Portugal ce vendredi 5 juillet (21 heures) en quart de finale de l’Euro. Mais si l’équipe de France peut mettre en avant sa défense de fer depuis le début du tournoi (1 seul but encaissé, sur penalty), sur le front de l’attaque, cela reste toujours la soupe à la grimace.

Ses 3 buts inscrits en 4 matches restent son total le plus famélique en compétition majeure depuis l’Euro 2012 : à l’époque, les Bleus avaient inscrit 3 buts au total en poule et lors de leur quart de finale. Pire, et c’est une formule que l’on entend beaucoup depuis le 8e de finale contre la Belgique lundi soir dans les médias (et sans doute à la machine à café du boulot) : le « CSC », soit le but « contre son camp », est désormais le meilleur buteur des Bleus en Allemagne.

Ce qui a favorisé d’ailleurs bon nombre de tweets humoristiques vantant un certain « Jean-Michel CSC » :

Aucun but direct dans le jeu

Avec deux buts contre son camp inscrits, par l’Autrichien Maximilian Wöber en poule...

... et le Belge Jan Vertonghen en 8e de finale...

... le « CSC » fait donc mieux que Kylian Mbappé, qui a pour le moment inscrit un penalty, face à la Pologne. Aucun joueur français n’a encore marqué le moindre but direct dans le jeu. Avec cette dernière statistique, c’est d’ailleurs la première fois qu’une équipe se qualifie en quart de finale de l’Euro de cette façon. Le manque d’efficacité offensive est ainsi criant durant cet Euro : preuve en est avec ces 20 tirs dont seulement deux cadrés face à la Belgique.

Mais le « CSC », qui intervient finalement souvent après une occasion réelle de but, a déjà aidé les Bleus à plusieurs reprises par le passé en tournoi majeur. On se souvient ainsi du plus récent, celui du défenseur Matt Hummels (cliquez sur l’image ci-dessous pour voir le but en vidéo), à l’Euro 2020. Il avait permis aux Bleus de l’emporter face à l’Allemagne (1-0) lors du premier match de poule et de prendre un excellent départ.

Une tendance lourde

En 2018, lors du tout début de la campagne victorieuse des Bleus au Mondial organisé en Russie, c’est l’Australien Aziz Behich qui avait scellé la défaite des siens (1-2) à la 81e minute. Là encore lors d’un premier match de poule, qui avait été particulièrement poussif de la part des hommes de Didier Deschamps.

Pour ne revenir que dix ans en arrière maximum, la Coupe du monde 2014 avait été particulièrement prolifique en « CSC » en faveur de la France : un du gardien hondurien Valladares en poule (victoire des Bleus 3-0) et un autre du Nigérian Yobo en 8e de finale (victoire des Bleus 2-0).

La différence, c’est que de ce Mondial 2014 à celui de 2022, la France a inscrit bien plus de buts dans le jeu après ses quatre premiers matches : 8 (2014), 6 (2016), 6 (2018), 6 (2021) et 9 (2022).

« On fait ce qu’il faut »

« On n’a pas eu un manque de précision puisqu’il y a eu des arrêts du gardien mais en marquant plus, il y a plus de chances de gagner les matches. J’aurais été beaucoup plus inquiet si on n’avait pas eu d’occasions. Les occasions, on les a, on fait ce qu’il faut. Je reste positif », a tenté d’évacuer Didier Deschamps après le match contre la Belgique, au moment de commenter la faiblesse offensive de ses joueurs en Allemagne.

Finalement, avec ces deux « CSC » en leur faveur au compteur, les Bleus ne font que confirmer une tendance lourde de cet Euro 2024 : déjà 9 buts contre son camp y ont été marqués lors des 42 premiers matches, sur un total de 94 buts inscrits, soit une part de 8,5 %.

L’Euro précédent avait déjà initié le mouvement avec un total de 11 « CSC » sur les 51 matches, un record en la matière. Avant celui-ci, seulement 9 « CSC » avaient été marqués dans l’histoire de l’Euro, entre 1960 et 2016. Une statistique éloquente, même si beaucoup moins de matches étaient joués par le passé (de 4 rencontres en 1960 à 31 en 2012).

Il reste malgré tout difficile d’analyser cette donnée statistique incongrue. En effet, en 2016, pour le premier Euro à 51 rencontres (le format actuel), seulement trois buts contre son camp avaient été inscrits, rappelle L’Équipe, soit seulement 2,7 % des 108 buts marqués. Encore plus déroutant : lors de la Coupe du monde 2022 au Qatar, on a pu voir que deux « CSC » sur un nombre de matches encore plus élevés (64)...

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