Etre ivre sans boire d'alcool : qu'est-ce que le syndrome d'auto-brasserie ?

Un Belge âgé de 40 ans, qui était poursuivi pour conduite en état d’ivresse, a été relaxé après avoir pu prouver qu’il souffrait d’un syndrome d’auto-brasserie. Décryptage de cette affection très rare qui peut entraîner des taux d'alcool hallucinants chez les patients.

Poursuivi devant le tribunal de police de Bruges pour conduite en état d’ivresse en récidive, un Belge âgé de 40 ans a été relaxé lundi 22 avril 2024, ayant pu prouver qu’il souffrait d’un syndrome très rare d’"autofermentation" alcoolique. Aussi nommé syndrome d'auto-brasserie, ce dernier avait beaucoup fait parler de lui en 2015, avec le cas de Nick Hess.

Les symptômes d'une "gueule de bois" sans avoir bu d'alcool

En effet, ce Britannique âgé d'une trentaine d'années racontait en 2015 à la BBC que chaque matin pendant un an, il se réveillait avec des douleurs d'estomac, des nausées et des maux de tête. Les symptômes d'une "gueule de bois" mais sans boire d'alcool.

De plus, après certains repas, il paraissait ivre aux yeux de ses proches, sans qu'il sache l'expliquer. Nick Hess avait finalement découvert qu'il souffrait du syndrome d'auto-brasserie, une condition médicale très rare et quelque peu controversée dans la communauté scientifique : elle serait due à une prolifération anormale de levures (comme Saccharomyces cerevisiae ou Candida albicans) dans l'intestin, qui transforment les glucides absorbés en alcool dans le sang.

Les Japonais seraient particulièrement touchés par ce syndrome

Nick Heiss ne serait pas le premier à souffrir de ce syndrome. Déjà, en 1976, un cas japonais avait fait l'objet d'une publication scientifique. En 1984, deux autres cas, eux aussi japonais, sont mentionnés dans le Journal of the Forensic Science Society (voir le graphique ci-dessous qui montre la concentration d'éthanol dans l'air expiré et le sang après un repas sans alcool chez l'un des deux patients).

Concentration d'éthanol dans l'air expiré et le sang après un repas sans alcool chez l'un des deux patients. Crédits : H. KAJI, Journal of the Forensic Science Society, 1984

"Trente-sept autres cas ont été signalés au Japon depuis 1952, avec les patients âgés de 1 à 75 ans", est-il écrit dans la publication datant de 1984. Le Japon semble donc particulièrement touché par ce syn[...]

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