En Espagne aussi, le télétravail se banalise

Il y a deux ans, le télétravail était encore en Espagne une pratique réservée à une petite minorité : 9,1 % seulement des salariés travaillant dans le pays pouvaient profiter de ses avantages, rapporte le quotidien El País d’après les données d’Eurostat. Un chiffre nettement inférieur à la moyenne européenne d’alors (13,4 %) et très loin de ceux enregistrés à la même date dans des pays comme la Suède (27 %) ou la Belgique (26 %). L’Espagne était même l’un des rares pays “où l’on a moins télétravaillé en 2021 qu’en 2020”, note le quotidien madrilène.

Pourtant le télétravail “s’enracine” bel et bien en Espagne, tout au moins dans les grandes entreprises, souligne pour sa part La Razón. “Bien que le poids du secteur tertiaire dans notre économie ne permette pas de généraliser le télétravail, 60 % des entreprises qui ont mis en place le télétravail s’engagent à le maintenir dans la durée, selon une enquête d’Infojobs.”

Le journal rappelle que le gouvernement espagnol a approuvé en septembre 2020 une loi sur le télétravail. Celle-ci n’oblige pas les entreprises à offrir à leurs employés la possibilité de travailler à distance, mais elle précise les droits qui doivent être garantis dans le cas où un accord d’entreprise permet aux salariés d’en bénéficier ainsi que les moyens mis à leur disposition pour travailler de chez eux. Elle garantit également le droit à la déconnexion.

Selon l’enquête menée par le quotidien auprès de vingt-trois grandes entreprises qui ont mis en œuvre des modalités de travail à distance, aucune n’envisage d’y renoncer.

Éviter la fuite des cerveaux

Dans le secteur des télécommunications, Telefónica permet le télétravail deux jours par semaine alors que Vodafone monte la barre à trois jours. Parmi les énergéticiens, Endesa et Repsol proposent différentes modalités allant d’un à trois jours de télétravail. Du côté des compagnies aériennes, Iberia offre à ses salariés un jour de télétravail par semaine. Dans le secteur bancaire, Sabadell en propose six par mois, CaixaBank de quatre à six jours par mois et Unicaja, quinze jours par trimestre. Les assureurs Mapfre et Mutua Madrileña offrent respectivement 125 heures par trimestre de télétravail et un jour de travail à distance par semaine. Parmi les grandes entreprises de la Tech, Google Espagne propose deux jours par semaine, Amazon de zéro à cinq jours au choix et Indra d’un à trois jours par semaine selon les fonctions.

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