En Espagne, une fédération de football jugée “honteuse”

La scène, décrite par le quotidien sportif Marca, paraît surréaliste. Mercredi 20 mars, les joueurs de la sélection espagnole s’entraînaient sur les terrains du complexe sportif de Las Rozas, en banlieue madrilène, lorsque des agents de la garde civile (l’équivalent de la gendarmerie en France) ont perquisitionné les locaux de la fédération espagnole de football (RFEF).

Rebaptisée “Fédération royale honteuse de football” en une de Marca, la RFEF est dans le viseur de la justice espagnole pour des affaires de “blanchiment de capitaux, malversation, corruption entre particuliers et usage de paradis fiscaux”, synthétise le journal dans son édition du 21 mars. Sept personnes ont été arrêtées, et d’autres perquisitions ont été menées mercredi ailleurs en Espagne, notamment au domicile de l’ex-président de la RFEF, Luis Rubiales, à Grenade (dans le sud du pays).

Le parquet espagnol a émis un mandat d’arrêt à l’encontre de l’ex-dirigeant, âgé de 46 ans, relatait Marca dans un article publié en soirée sur son site. Il a présidé la RFEF de 2018 à 2023, avant de démissionner à la suite de l’affaire du baiser forcé envers la footballeuse Jenni Hermoso. Rubiales se trouve depuis le 21 février en République dominicaine, où il se rend “régulièrement pour des activités liées au base-ball”, explique Marca. Jeudi 21 mars, la presse a fait savoir qu’il comptait rentrer en Espagne le 6 avril.

“Le football espagnol est pourri”

Les perquisitions menées mercredi doivent permettre de faire la lumière sur “le contrat de la Supercoupe d’Espagne en Arabie saoudite”, détaille Marca. Le royaume saoudien accueille depuis 2020 les demi-finales et la finale de cette compétition organisée par la RFEF, moyennant 44 millions d’euros par an. Un marché dans lequel l’entreprise Kosmos, de l’ancien footballeur Gérard Piqué, a servi d’intermédiaire.

Les enquêteurs s’intéressent aussi à des “contrats présumés irréguliers” au sujet des travaux de rénovation du stade de la Cartuja, à Séville, où la sélection nationale espagnole a l’habitude de jouer, ainsi qu’au recours présumé à “des paradis fiscaux”, dans le cadre d’accords passés par la RFEF avec des entreprises du secteur des cryptomonnaies.

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