"Une escroquerie": LR envisage de porter plainte contre le JDD pour avoir fait voter deux chats à son congrès

"Une escroquerie". Interrogée sur Sud-Radio, Annie Genevard, présidente par intérim de LR, indique que sa formation envisage de porter plainte contre le JDD. En cause: un article dans lequel le journal explique comment il a réussi à faire voter deux chattes au congrès de ce mouvement, dont le premier tour s'est déroulé ce week-end.

Concernant d'éventuelles suites juridiques, "on examine les possibilités, nous y réfléchissons sérieusement, on va voir cela avec notre avocat et les candidats", a expliqué la députée du Doubs au micro de la radio.

"Jeter ainsi le discrédit, non seulement sur une élection, mais sur un parti, je trouve cela profondément choquant", a-t-elle déploré.

"Des faux adhérents de partout"

L'hebdomadaire indiquait dans son édition de ce dimanche que l'autorité en charge de veiller à la régularité du scrutin ne vérifie l'identité des adhérents que si une même "donnée personnelle (mail, téléphone, adresse...) est utilisée à quatre reprises ou plus". En conséquence, "vous avez donc le droit à trois votes par personne" expliquait ensuite une source au JDD selon laquelle "il y a des faux adhérents de partout".

"Aucun parti n'a mis en place des procédures aussi rigoureuses que celles que nous avons mises en place", a répondu Annie Genevard sur Sud Radio.

"Lorsque vous adhérez aux Républicains, vous devez déclarer sur l'honneur que vous êtes une personne physique et que le règlement ne se fait pas par une personne morale", a-t-elle stipulé. Tout en confirmant néanmoins que des "vérifications étaient opérées" à partir de quatre "adhésions multiples".

"L'objectif [du JDD] était de porter préjudice" à LR, estime-t-elle ainsi.

Elle déplore que le journal n'ait "pas fait la même opération pour tous les partis politique" et rappelle à ce titre que l'on "vient d'avoir des élections internes au Rassemblement national", le 5 novembre dernier.

"Je suis interrogative sur le plan déontologique"

Or, un précédent récent existait chez LR. En fevrier dernier, Libération révélait qu'un chien, Douglas, avait pu adhérer à LR, avant le congrès du parti, destiné à désigner son candidat à la présidentielle 2022.

"En l'espèce, le chien n'avait pas pu voter", a précisé Annie Genevard.

"Là, le JDD est parti avec une volonté de démontrer que c'était possible en usant d'un stratagème, d'une escroquerie", selon elle. Et d'ajouter: "Je veux dire à quel point je suis interrogative sur le plan déontologique dans cette affaire".

Dimanche, avant que les adhérents ne qualifient Éric Ciotti (42,73%) et Bruno Retailleau (34,45%) pour le second tour du congrès, un fin connaisseur du fonctionnement du vote enrageait auprès de BFMTV contre "une méthode de voyou" consistant à "discréditer le scrutin", d'après lui.

Un proche de l'un des trois candidats à cette élection n'avait pas vraiment l'air surpris. Il indiquait à BFMTV que "tant qu'on ne demandera pas une carte d'identité à l'adhésion, on s'expose à une prolifération de cartes factices et une forme de clientélisme". Il soulignait que "le phénomène des fausses cartes est très marginal", mais reconnaissait que cela "pose un problème d'image".

Article original publié sur BFMTV.com