Erik Orsenna sur Sainte-Soline : « En France aussi les conflits liés à l’eau vont s’intensifier »

Manifestants contre la mégabassine à Sainte-Soline, le 30 octobre 2022.   - Credit:ANTOINE BERLIOZ / Hans Lucas / via AFP
Manifestants contre la mégabassine à Sainte-Soline, le 30 octobre 2022. - Credit:ANTOINE BERLIOZ / Hans Lucas / via AFP

« Dans dix ans, dans vingt ans, aurons-nous assez d'eau ? Assez d'eau pour boire ? Assez d'eau pour faire pousser les plantes ? Assez d'eau pour éviter qu'à toutes les raisons de faire la guerre s'ajoute celle du manque d'eau ? » Voici ce qu'écrivait, en 2008, Erik Orsenna dans L'Avenir de l'eau. Quatorze ans après, il publie La Terre a soif (Fayard), passionnant portrait de trente-trois fleuves, de l'Amazone à son tout petit Trieux (Bretagne Nord), mais aussi analyse fouillée et prospective des enjeux qui entourent nos ressources en eau et leur gestion par un économiste spécialiste des matières premières, domaine dont il fut chargé en tant que conseiller, en 1981, au ministère de la Coopération, après en avoir enseigné la matière pendant 12 ans à l'École normale supérieure et à Paris I.

Celui qui a longtemps présidé le Centre de la mer et est aussi cofondateur et président de l'association Initiatives pour l'avenir des grands fleuves (IAGF) lance dans ce nouveau livre un avertissement qui trouve aujourd'hui un vibrant écho dans l'actualité. « Aujourd'hui, les violences viennent de l'eau elle-même. Violences nées de sa rareté tout autant que de sa répartition », y écrit-il. L'occasion de l'interroger sur les événements de Sainte-Soline.

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