Envoyé spécial - "Ai-je bien entendu ?", "Quelle grosse blague", "C'est open bar pour toutes les ordures" : les internautes scandalisés par la "peine dérisoire" d'un homme coupable de violences conjugales

Les violences faites aux femmes étaient dénoncées dans Envoyé spécial sur France 2 ce jeudi 2 novembre 2023. Durant l'émission, un reportage montrant les audiences d'hommes maltraitants ont particulièrement choqué les internautes. En cause : les peines prononcées, beaucoup trop clémentes à leurs yeux.

Capture écran France 2 direct/Envoyé spécial
Capture écran France 2 direct/Envoyé spécial

À deux jours de la Journée internationale dédiée, Envoyé spécial sur France 2 consacrait ses reportages au drame des violences faites aux femmes. "Quand les femmes sont prises pour cible" était le titre de l'émission de ce jeudi 23 novembre 2023. Plusieurs mini-reportages et interviews ont été proposés. Le premier était dédié au harcèlement de rue. En France, 65% des femmes de moins de 15 ans et 82% des moins de 17 ans en ont déjà subi et 100% des utilisatrices des transports en commun en ont été victimes au moins une fois.

Le second reportage suivait un groupe de six femmes en reconstruction après des violences psychologiques, physiques ou sexuelles. Pour se réconcilier avec elles-mêmes et avec leurs passés, celles-ci participaient à un stage de surf thérapie. Une activité qui leur a aussi permis de renouer avec la notion de plaisir, et apprendre à composer avec les "vagues" de la vie.

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Un peu plus tard, les journalistes d'Envoyé Spécial se sont intéressés au féminicide, par un prisme original : celui des enfants des victimes. Dans un reportage intitulé "Papa a tué maman", les caméras ont filmé la séance de suivi psychologique d'un garçon de 10 ans, qui a assisté un an plus tôt au meurtre de sa mère par son père. Dans ce service des Hospices civils de Lyon, des spécialistes prennent en charge ces enfants dès la survenue du drame, dans l'espoir d'empêcher le traumatisme de se figer. Le petit garçon du reportage est depuis suivi toutes les trois semaines. Lors de cette séance filmée, il confiera à la psychologue penser encore régulièrement à ce qu'il a ressenti au moment où sa mère est partie, soit "du stress, de la tristesse et de la peur".

Celui qui vit désormais chez sa tante maternelle a aussi expliqué ne pas vouloir dévoiler à ses copains de classe la cause du décès de sa mère. Il a enfin partagé son besoin d'assister au procès de son père, et de changer de nom de famille pour prendre celui de sa mère. Son histoire, bouleversante, a provoqué beaucoup de colère chez les internautes, nombreux à commenter la séquence sur X.

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Et la colère n'a fait qu'enfler lors du reportage baptisé "Juger les hommes violents". Envoyé spécial a exceptionnellement reçu l'autorisation de filmer des audiences dédiées aux violences intrafamiliales au tribunal de Clermont-Ferrand. Les juges entendaient des hommes accusés d'avoir battu leurs compagnes. L'un d'entre eux a giflé, craché et porté des coups de genou au visage, tiré les cheveux, ou encore mordu sa compagne. S'il dit s'être défendu car elle était en train de l'étrangler, cette dernière a eu les jambes, les bras et le visage couverts de bleus. L'homme a écopé de 4 mois de prison assortis d'un sursis probatoire.

Un autre homme était lui entendu pour des menaces de mort, pour s'être introduit chez sa compagne avec une échelle télescopique, ou encore pour avoir transporté une ou plusieurs armes blanches hors de son domicile. Il avait en outre déjà été condamné pour violences sur une ancienne compagne. Malgré cela, il n'a été condamné qu'à 120 jours d'amende à 10 euros. "Si vous ne payez pas, vous aurez le nombre de jours impayés à faire en détention", lui a expliqué la juge. Sur X, ces peines ont paru beaucoup trop légères aux internautes, complètement scandalisés. Selon eux, la justice est beaucoup trop laxiste avec les hommes violents et c'est à cause de ce laxisme que les hommes récidivent et finissent par tuer.