Envoi de troupes en Ukraine: l'ambassade russe en France alerte sur un risque de "Troisième Guerre mondiale"
Une déclaration qui a "retenu l'attention du Kremlin". L'envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine envisagé par le président de la République Emmanuel Macron est une "ligne rouge" pour Moscou, a déclaré sur BFMTV le porte-parole de l'ambassade de Russie en France Alexander Makogonov ce mardi 27 février.
"L'envoi de troupes au sol sera la ligne rouge parce que ça peut déclencher la Troisième Guerre mondiale, et ça sera la guerre entre les puissances nucléaires", a-t-il lancé.
La veille, à l'issue d'une conférence internationale sur l'Ukraine, Emmanuel Macron a brisé un tabou en n'excluant pas l'envoi de militaires européens en soutien à Kiev.
"Vous pouvez imaginer l'ampleur de l'engrenage"
"Il n'y a pas de consensus aujourd'hui pour envoyer de manière officielle, assumée et endossée des troupes au sol. Mais en dynamique, rien ne doit être exclu", a déclaré le président de la République. "Nous ferons tout ce qu'il faut pour que la Russie ne puisse pas gagner cette guerre", a-t-il martelé.
Une déclaration qui a provoqué un tollé au sein de la classe politique française et qui a été contredite par les alliés de la France. L'Otan, Berlin, Londres, Washington et Madrid, notamment, ont tous dit non ce mardi. Au niveau international, seul Volodymyr Zelensky a jugé positivement la position du président de la République française.
"La présence des troupes occidentales sur le terrain augmente les risques d'un clash (...) elles constitueront des cibles légitimes pour les troupes russes, vous pouvez imaginer l'ampleur de l'engrenage", alerte sur BFMTV Alexander Makogonov.
La position d'Emmanuel Macron "est un nouvel élément préoccupant à prendre en compte", a aussi dit le porte-parole de l'ambassade de Russie en France.
Toutefois, après avoir déclenché cette importante polémique, le gouvernement français explique désormais que l'envoi de "troupes" en Ukraine n'est pas synonyme de l'envoi d'hommes au combat.
Cet hypothétique envoi de troupes serait lié à des actions identifiées comme prioritaires pour les Européens: cyberdéfense, coproduction d'armement en Ukraine, déminage... "Certaines de ces actions pourraient nécessiter une présence sur le territoire ukrainien, sans franchir le seuil de belligérance", a assuré le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné.