Les entreprises américaines jouent avec la loi pour attirer les travailleurs qualifiés

L’administration américaine a-t-elle mis le doigt sur une fraude aux visas ? C’est en tout cas la question que pose le quotidien économique The Wall Street Journal en rapportant qu’une dizaine d’entreprises technologiques saturent les demandes pour le visa H-1B, très couru pour venir travailler sur le sol américain lorsqu’on possède des compétences spécifiques.

À la différence des autres visas, c’est à l’entreprise de faire la demande pour son futur salarié. Son attribution résulte d’un tirage au sort dans la limite des quotas fixés par le gouvernement américain.

Les services américains de la citoyenneté et de l’immigration (U.S. Citizenship and Immigration Services), l’agence fédérale chargée de l’attribution des visas H-1B, “ont déclaré avoir découvert qu’un petit nombre d’entreprises étaient responsables de l’inscription multiple des mêmes candidats à la loterie, dans le but présumé d’augmenter artificiellement leurs chances d’obtenir un visa”.

Dans les faits, le nom d’un même employé est soumis par plusieurs entreprises et est donc plus susceptible d’être tiré au sort. Les autorités ont également repéré des entreprises créées spécifiquement pour déposer une demande de visa.

Inflation des demandes

“Bien qu’il ne soit pas techniquement illégal que plusieurs entreprises soumettent des demandes de visa au nom d’un même professionnel, celles qui soumettent des demandes doivent attester qu’elles ont un véritable emploi pour le salarié”, indique le titre.

Mais “quand une entreprise ayant décroché un visa envoie ensuite rapidement cet employé faire de la sous-traitance ou quand elle licencie un collaborateur bénéficiant d’un visa de façon qu’il puisse changer d’employeur, c’est potentiellement une fraude”, souligne The Wall Street Journal.

Cette pratique est en grande partie responsable du gonflement de la demande de visas, qui a atteint un niveau record cette année, avec 781 000 inscriptions pour 85 000 places.

Le gouvernement a refusé de divulguer l’identité des entreprises en question, arguant du fait qu’elles font l’objet d’une enquête pouvant déboucher sur des poursuites au pénal.

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