Entre la terreur à Gaza et la guerre Hamas-Israël, la Palestine dispute la Coupe d’Asie des nations

"Mon cousin a été tué aujourd’hui. Je l’ai appris il y a 30 minutes." Samedi, Mahmoud Wadi, attaquant de la sélection palestinienne, préparait son premier rendez-vous face à l’Iran en Coupe d’Asie des nations quand on lui a annoncé la terrible nouvelle. "C’est difficile de dire ce que je ressens, a-t-il confié au Daily Mail. Il y a trois jours, je ne pouvais pas joindre ma famille et aujourd’hui j’ai vu par hasard sur Instagram une voiture se rendant à l’hôpital. J’ai vu une personne portant une veste rouge. Ma veste. J’ai deviné que c’était lui…"

"Montrer au monde entier que la Palestine existe"

C’est dans ce contexte terrible de guerre et d’horreurs que la Palestine, 99e au classement Fifa, dispute actuellement et pour la troisième fois consécutive la Coupe d’Asie des Nations au Qatar. Très dur, forcément. Le sélectionneur, Makram Daboub, reconnaît que ses joueurs, dont deux sont nés à Gaza (Mohammed Saleh et Wadi) souffrent sur le plan psychologique. "Pour chacun d’entre nous, du staff aux joueurs, il y a un message à faire passer au monde entier, veut néanmoins positiver le sélectionneur. A travers les matchs, notre présence et ce que nous allons faire dans la compétition, nous devons montrer au monde entier que la Palestine existe."

L’émotion du buteur palestinien Tamer Seyam

Pour ses joueurs, la Coupe d’Asie a donc débuté dimanche par une défaite 4-1 face à l’Iran. Les supporteurs ont respecté une minute de silence en hommage aux victimes palestiniennes du conflit entre le Hamas et Israël avant la rencontre. Le tournoi organisé jusqu'au 10 février au Qatar. Le match coïncidait précisément avec le 100e jour du conflit. La plus grosse ovation de la soirée a d'ailleurs été réservée au buteur palestinien Tamer Seyam, qui a réduit l'écart à 3-1, avant de célébrer sa réalisation, des larmes aux yeux, en pointant un doigt vers le ciel.

Dans le stade Education City de Doha, qui avait accueilli des matches de la Coupe du monde 2022, certains supporteurs portaient le traditionnel keffieh quand a retenti l'hymne palestinien, avant la minute de silence, troublée par quelques "Palestine libre!" lancés par des spectateurs. Dans les tribunes, d'autres avaient déployé dans les tribunes un grand drapeau palestinien portant le même slogan.

Au moins 71 footballeurs tués

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien qui a fait environ 1.140 morts, majoritairement des civils. Quelque 250 personnes, dont une centaine ont été libérées lors d'une trêve fin novembre, ont également été prises en otage et emmenées à Gaza. En représailles, Israël a juré d'anéantir le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, classé groupe terroriste par Israël, les Etats-Unis et l'Union européenne, mais soutenu notamment financièrement et militairement par l'Iran, dont la politique étrangère repose entre autres sur une virulente rhétorique anti-israélienne depuis la révolution islamique de 1979. Depuis le 7 octobre, les bombardements et les échanges de tirs incessants sur l'étroite langue de terre ont tué au moins 23.968 personnes, principalement des femmes, adolescents et enfants, selon le dernier bilan du ministère de la Santé du Hamas. Selon Al-Jazeera cité par le Courrier international, "depuis le 7 octobre, au moins 71 footballeurs ont perdu la vie dans l’enclave.”

Article original publié sur RMC Sport