Entre Lula et Bolsonaro, “une guerre tout sauf sainte” pour l’électorat évangélique

Il aura fallu bien des débats et des tractations pour convaincre Lula. L’ex-chef d’État brésilien [2003-2010], qui affrontera le dirigeant sortant, Jair Bolsonaro, lors du deuxième tour de la présidentielle, le 30 octobre prochain, devrait consentir à publier cette semaine une lettre ouverte à l’attention des électeurs évangéliques, afin de les rassurer sur son projet de gouvernement.

“Nous n’avons pas besoin d’écrire de lettre, sinon je vais faire une lettre pour 500 secteurs de la société”, se serait agacé le leader de gauche la semaine dernière, rapporte Lauro Jardim dans les colonnes d’O Globo. Lui et sa formation politique, le Parti des travailleurs (PT), ont finalement fait machine arrière, “sous la pression des quelques leaders évangéliques” qui soutiennent sa candidature, mais aussi “par crainte” de voir son adversaire d’extrême droite “accroître encore davantage son avance au sein de cet électorat”, indique l’éditorialiste.

Les chrétiens protestants, dont le nombre n’a cessé de croître ces dernières années, jusqu’à atteindre près d’un tiers de la population brésilienne, sont 63 % à vouloir voter pour l’actuel président, quand 31 % choisissent Lula, estime l’institut Ipec, dont le sondage est repris par O Globo dans un autre article. Une préférence qui peut notamment s’expliquer par “l’activisme politique des leaders religieux évangéliques”, pour la plupart pro-Bolsonaro, mais aussi par l’identification de ce segment de l’électorat avec les “sujets défendus par le président, comme l’anticommunisme et les thèmes liés à la défense des mœurs”, observent des spécialistes interrogés par BBC News Brasil.

Quant aux catholiques, un groupe qui ne représente plus que la moitié de la population et “dont le vote est moins influencé par le vécu religieux”, ils soutiennent davantage Lula, avec 60 % des intentions de vote, contre 34 % pour Jair Bolsonaro.

Lula accusé de vouloir fermer les temples évangéliques

En juin 2002, lorsqu’il briguait un premier mandat de président, l’ancien syndicaliste avait signé une “Lettre aux Brésiliens”, un “document visant à tranquilliser les marchés financiers et les élites industrielles du pays”, rappelle Lauro Jardim.

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