Des entomologistes découvrent les premières “mouches danseuses” de Colombie
Lors d’une expédition dans les paramos, ces landes des hautes montagnes de Colombie, la biologiste de l’université d’Antioquia Carolina Henao Sepúlveda a fait une découverte fascinante : les deux premiers spécimens connus de mouche danseuse de Colombie.
Dans un article publié dans la revue scientifique Zootaxa, et cité par le média Mongabay, elle écrit : “Leur particularité est la danse qu’elles doivent exécuter dans les airs pour faire la cour. Certaines l’exécutent au-dessus de l’eau et semblent patiner.”
“Les espèces de cette famille sont même connues pour offrir des cadeaux. Les mâles apportent des petites proies aux femelles, démontrant ainsi leur efficacité et leur excellence physiologique.”
Un insecte mal aimé
Souvent associées à la saleté, les mouches sont des insectes mal aimés au point d’être boudés par certains chercheurs. Comme l’explique Marta Wolff, qui dirige le groupe d’entomologie de l’université d’Antioquia, “les mouches sont partout et jouent de nombreux rôles, mais elles sont peu étudiées parce qu’elles ne sont pas belles. Elles n’ont pas le charisme des papillons ou des coléoptères. Leur impact sur les écosystèmes est pourtant impressionnant”.
“Elles sont recycleuses, prédatrices, bio-indicatrices de l’état du sol […] ou de la dispersion de certaines plantes ou champignons, ou bien de l’eau.”
Les deux espèces de mouches danseuses – Hoplopeza colombiana et Hoplopeza rafaeli – font partie de la famille Hybotidae. Comme leur nom l’indique, elles font partie du sous-genre Hoplopeza, qui ne compte que six espèces connues en Australie, au Chili et au Pérou.
Au milieu des paramos
En Colombie, ces mouches prédatrices sont présentes dans les hautes montagnes brumeuses, qui culminent jusqu’à 5 000 mètres et dont les températures peuvent descendre jusqu’à − 20 °C. Chacun de ces paramos se caractérise par un écosystème unique, ce qui fait que les espèces qu’ils abritent se mélangent rarement avec celles des autres.
Comme le précise Mongabay, “la forme, la texture et la couleur de certaines parties du corps” des mouches danseuses ont été fondamentales pour pouvoir les classifier. Elles mesurent 4,5 millimètres de long et sont notamment identifiables à leur “tête lisse et brillante, sans aucun poil”. D’après le site d’information spécialisé dans l’environnement, cette forme de tête particulière s’expliquerait par leur milieu naturel : découvertes près d’un cours d’eau, Hoplopeza colombiana et Hoplopeza rafaeli doivent être capable de laisser glisser les gouttes sans se faire écraser.
[...] Lire la suite sur Courrier international