Enseignement du hip-hop: Rachida Dati tente de rassurer au micro de "Planète Rap"

La ministre de la Culture Rachida Dati a tenté dimanche de rassurer le monde du hip-hop sur la proposition de loi visant à "professionnaliser l'enseignement" de cette danse, assurant qu'elle pouvait être "améliorée".

Elle a aussi annoncé davantage de chorégraphes hip-hop à la tête des institutions.

La ministre, invitée de l'émission Planète rap sur Skyrock, était interrogée sur une proposition de loi adoptée par l'Assemblée nationale le 7 mars, soutenue par la ministre, qui entend "professionnaliser l'enseignement de la danse en tenant compte de la diversité des pratiques".

Le texte entend modifier le code de l'éducation qui dispose que "nul ne peut enseigner la danse contre rétribution ou faire usage du titre de professeur de danse", sans un diplôme d'Etat, une équivalence ou une dispense.

"La loi n'a pas été adoptée"

L'article visé ne concerne actuellement que les danses classique, contemporaine et jazz, et le texte entend le généraliser à toutes les danses.

Le diplôme sera évalué au niveau Bac +3. Le texte prévoit que les professeurs qui auront enseigné depuis plus de quatre ans une danse jusque-là non encadrée pourront solliciter une dispense. Les détenteurs d'un diplôme d'une école privée aussi, via une procédure simplifiée.

"La loi n'a pas été adoptée" - elle doit encore être inscrite au Sénat -, "elle est à la moitié du chemin", a déclaré Rachida Dati sur la station. "Donc on peut (l')améliorer", a-t-elle lancé, favorable à "enrichir le programme qui permet d'avoir (la) validation"

"Aujourd'hui, le professionnel du hip-hop peut donner des cours, dans des centres d'animations, dans des MJC (...) mais il ne peut pas donner des cours de hip-hop dans des conservatoires", a-t-elle déploré, soulignant que la discipline, dans ce cas, pouvait certes y être dispensée, mais par un professeur de danse classique, contemporaine ou jazz.

Rassurer les associations

"Un jeune professionnel de hip-hop, je préfère le voir enseignant lui-même du hip-hop dans un conservatoire plutôt qu'un professeur" des trois autres danses, a-t-elle dit.

Rachida Dati a à nouveau rassuré les nombreuses associations qui donnent des cours sur le territoire: "vous pourrez continuer à enseigner dans votre cas". A l'Assemblée, la ministre avait fait voter un amendement excluant "l'animation" du champ de la loi.

La ministre a en outre annoncé son intention de faire passer de trois actuellement à au moins "six en 2026" le nombre de chorégraphes issus du hip-hop à la tête des 19 Centres nationaux de chorégraphie.

"Le hip-hop inonde toute la culture française et elle est très peu représentée dans les instances, dans les institutions", a-t-elle ajouté.

Article original publié sur BFMTV.com