Enseignants, infirmiers... Pourquoi les syndicats appellent à la grève ce 19 mars ?

L'ensemble des personnels de la fonction publique est appelé à manifester, notamment pour demander de meilleurs conditions salariales.

Journée de grève dans la fonction publique (Photo : Telmo Pinto/SOPA Images/LightRocket via Getty Images)

Une journée de mobilisation pour revendiquer de meilleures conditions de travail et de rémunération. Ce mardi 19 mars, différents syndicats (CFDT, CFE-CGC, CGT, FA, FO, FSU, Solidaires, UNSA) regroupés au sein de l'intersyndicale de la fonction publique appellent la grève et à la manifestation, dans tout le pays et pour tous les services.

Au centre des revendications des travailleurs se trouve la question des salaires. "Il est urgent d’ouvrir sans délai des négociations pour améliorer les carrières et prendre des mesures générales pour les salaires, notamment en revalorisant le point d’indice, dans une situation d’effondrement du niveau des rémunérations des agents publics", explique ainsi le communiqué de l'intersyndicale, relayé par Le Messager.

Les syndicats demandent "le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat depuis 2000"

Soulignant "l’absence de perspectives d’augmentations dans un contexte inflationniste", l'appel à la grève pose ainsi deux revendications : "une revalorisation immédiate de la valeur du point d’indice à hauteur de 10% et le rattrapage des pertes de pouvoir d’achat depuis janvier 2000". Les manœuvres budgétaires autour de la question du point d'indice ne datent en effet pas d'hier.

Au sein de la fonction publique, l'Education nationale est l'un des secteurs particulièrement concerné par cette lutte, et pour cause. "On s'inscrit dans cette revendication générale, avec une perte de pouvoir d'achat de 10% en trois ans et de presque 27% depuis 2000", note Jean-Marc Nicolas, secrétaire général de la CGT Ferc, cité par L'Etudiant.

Mobilisation contre la perspective d'une "année blanche" en 2024

"Le dossier des salaires n'est pas clos dans l'Éducation nationale, même si Gabriel Attal avait prétendu l'inverse quand il était encore ministre", assure Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, également citée par le média de conseil et d'orientation professionnelle. "Il faut une vraie revalorisation, car nous avons beaucoup perdu en pouvoir d'achat. Et ce n'est que comme ça qu'on réglera la crise d'attractivité que continue à connaître l'Éducation nationale".

En termes de mot d'ordre, les différents secteurs de la fonction publique se rejoignent pour dénoncer la perspective d'une "année blanche". Depuis plusieurs mois, les syndicats ont engagé un bras de fer sur ce sujet avec le ministre de la fonction publique Stanislas Guérini, le sommant de ne pas geler l'évolution des rémunérations pour l'année 2024. N'ayant pas obtenu gain de cause, les représentants des travailleurs ont donc décidé de passer à l'action.

L'éducation et la santé en première ligne

Les différents secteurs de la fonction publique réclament par ailleurs plus de considération de la part de l'exécutif, qui vient d'annoncer des coupes massives dans le budget 2024, confirmant une tendance lourde des dernières années. "Quoiqu'en disent le président de la République et les ministres, nous constatons un effondrement des moyens consacrés à l'enseignement supérieur public, avec, en conséquence, davantage de précarité, des gels de postes, des bâtiments qui se dégradent très vite, etc.", résume Jean-Marc Nicolas.

Dans le secteur de la santé aussi, on réclame plus de moyens et de meilleures conditions de travail. "Les infirmières et infirmiers libéraux doivent retrouver de la quiétude dans leur exercice quotidien, appuie par exemple le communiqué de l'intersyndicale. Le système de santé ne peut pas se payer le luxe de voir cette profession disparaître à petit feu dû à l’épuisement et au découragement de ces acteurs qui demeurent les rares professionnels de santé à encore se rendre au domicile des patients."

Pour l'heure, une seule journée de mobilisation est officiellement prévue, mais plusieurs syndicats appellent d'ores et déjà à construire une grève reconductible dans l'objectif de faire fléchir le gouvernement.