Les enquêtes sur l’assaut du parlement brésilien rattrapent Bolsonaro, “criminel réfugié en Floride”

Installé près d’Orlando depuis le début de l’année, Jair Bolsonaro sent quand même la pression de la justice de son pays 6 000 kilomètres plus au sud. Alexandre de Moraes, juge de la cour suprême, a annoncé vendredi qu’il acceptait d’inclure l’ex-président brésilien dans l’une des enquêtes sur l’assaut du parlement dimanche dernier, comme le lui avait demandé plus tôt dans la journée le parquet général. Plusieurs procureurs se demandent si M. Bolsonaro a incité à “l’exécution publique d’un crime”.

“Dans sa décision, Moraes mentionne que la conduite de Bolsonaro est similaire à celle de l’organisation criminelle sous investigation dans une enquête sur les milices numériques”, explique O Globo. En cause, une vidéo postée mardi sur son compte Facebook remettant en cause la validité de l’élection de Lula. “Bien que la vidéo ait été postée deux jours après l’émeute et supprimée un jour plus tard”, remarque le Washington Post, les procureurs estiment qu’elle avait “le potentiel pour inciter à de nouveaux actes d’insurrection civile”. Le Brésil va également demander à Meta de conserver une copie de la vidéo, preuve potentielle.

Les procureurs considèrent que l’attaque contre la démocratie dépasse cette simple vidéo. “Au cours des dernières années, Jair Messias Bolsonaro s’est comporté de manière convergente avec de larges campagnes de désinformation impliquant le fonctionnement des institutions brésiliennes et les élections du pays”, écrivent-ils dans leur requête. Tout au long de sa campagne, il a par exemple suggéré sans preuve que le système électoral n’était pas fiable. Et il n’a toujours pas reconnu sa défaite contre Lula en octobre dernier. Or en tant que président, il occupait une “position de premier plan dans la chambre d’écho de la désinformation”, regrette le parquet.

Plus d’immunité parlementaire

Cette requête n’a toutefois pas été signée par le procureur en chef Augusto Aras, mais par le sous-procureur général de la république Carlos Frederico Santos. “Aras nommé à deux reprises par Bolsonaro était connu pour son inertie face aux autres irrégularités présumées pratiquées par l’ancien président pendant son mandat”, indique Folha de S. Paulo.

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