Encelade, le nouvel eldorado de la recherche d'une vie extraterrestre

Ce satellite de Saturne abrite un gigantesque océan sous sa surface gelée. Ses geysers géants, perçant l'épaisse couche de glace, expulsent les mêmes éléments chimiques de base qui composent majoritairement les organismes vivants. Une découverte fascinante qui incite à planifier des missions d'exploration pour percer les secrets de cette lune océan.

Cet article est extrait du mensuel Sciences et Avenir - La Recherche n°920, daté octobre 2023.

C'est un monde fascinant situé à 1,3 milliard de kilomètres de la Terre, aux abords de Saturne, qui se dévoile peu à peu à la communauté scientifique. Et suscite désormais les espoirs les plus fous : celui d'élucider certains mécanismes qui auraient permis à la vie d'émerger sur notre propre planète… et d'y déceler peut-être les premières formes de vie extraterrestre.

Dénommé Encelade, ce satellite de Saturne, découvert au 18e siècle, apparut longtemps anodin et incompatible avec le vivant : un astre de seulement 500 km de diamètre, soit la distance Paris-Lyon, couvert d'une épaisse couche de glace où les températures extrêmement élevées avoisinent -200 °C. Mais grâce à la sonde américaine Cassini, qui l'a survolé une vingtaine de fois avant d'achever sa mission en 2017, les astronomes se sont rendu compte qu'Encelade abritait un gigantesque océan sous sa surface gelée.

Alimenté sans doute par des cheminées hydrothermales, comme celles qu'on trouve sur Terre au niveau des planchers océaniques, cet environnement aquatique contient, outre des sels, une variété de substances chimiques ainsi que des composés organiques complexes comprenant jusqu'à une centaine d'atomes. Or en juin, de nouvelles analyses ont révélé qu'il renfermait aussi du phosphore : le seul et le plus rare des six éléments qui, avec le carbone, l'hydrogène, l'azote, l'oxygène et le soufre, composent majoritairement les organismes vivants terrestres, n'avait pas encore été détecté sur cette lune !

"Même si rien ne prouve qu'Encelade est habitée, c'est l'astre qui réunit les meilleures conditions d'habitabilité à l'exception de notre planète. Pour les agences spatiales américaine et européenne, il est devenu une cible prioritaire en exobiologie ", s'enflamme Caroline Freissinet, astrobiologiste au Laboratoire atmosphères et observations spatiales du CNRS et de l'Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelin[...]

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