En Egypte, Hosni Moubarak sera rejugé pour corruption

La Cour de cassation égyptienne a ordonné mardi la tenue d'un nouveau procès de l'ancien président Hosni Moubarak dans une affaire de détournement de fonds, ce qui pourrait constituer l'une des dernières étapes judiciaires avant sa libération. /Photo prise le 27 septembre 2014/REUTERS/Mohamed Abd El Ghany

LE CAIRE (Reuters) - La Cour de cassation égyptienne a ordonné mardi la tenue d'un nouveau procès de l'ancien président Hosni Moubarak dans une affaire de détournement de fonds, ce qui pourrait constituer l'une des dernières étapes judiciaires avant sa libération. L'ancien "raïs" restera toutefois en détention pour le moment, rapporte l'agence de presse Mena, citant un responsable du ministère de l'Intérieur. En effet, explique ce dernier, la Cour de cassation n'a pas ordonné de remise en liberté, une décision qui relève du parquet ou du tribunal chargé de le rejuger. Moubarak, qui est âgé de 86 ans, est détenu dans un hôpital militaire du Caire, dans le quartier de Maadi. L'ancien président égyptien avait été condamné en mai à trois années d'emprisonnement pour détournement de fonds publics, normalement affectés à la rénovation des palais présidentiels, qui avaient été employés à la rénovation de propriétés familiales. La haute juridiction a cassé cette décision et ordonné un nouveau procès, dernière procédure pénale visant l'ex-raïs. Ses deux fils avaient écopé de quatre ans de prison dans la même affaire, ils bénéficieront également d'un nouveau procès et sont pour l'heure maintenus en détention. Selon des sources judiciaires, un nouveau procès dans cette affaire pourrait permettre à Hosni Moubarak de retrouver la liberté si la première condamnation n'est pas confirmée. En novembre, la justice égyptienne avait abandonné les charges de complot ayant conduit à l'assassinat de manifestants lors du soulèvement qui avait provoqué sa chute en 2011. Il avait également été blanchi d'accusations de corruption. Ces décisions avaient provoqué des manifestations dans les universités du pays et suscité des critiques sur les réseaux sociaux. Deux personnes avaient été tuées et neuf autres blessées lors de manifestations qui avaient rassemblé environ un millier de protestataires sur la place Tahrir dans le centre du Caire. Depuis l'élection de l'ancien chef d'état-major Abdel Fattah al Sissi à la tête de l'Etat, la répression contre les Frères musulmans et les islamistes s'est accentuée. Des milliers de membres ou de partisans de la confrérie ont été emprisonnés et des centaines ont été condamnés à la peine capitale lors de procès de masse dénoncés par la communauté internationale. Les membres de l'ancien régime sont, eux, peu à peu disculpés des charges qui avaient été retenues contre eux après la chute de Moubarak. Des lois limitant les libertés politiques ont été adoptées ranimant les craintes de certains opposants d'assister à un retour des anciens dirigeants. (Lin Noueihed; Pierre Sérisier pour le service français)